Sa forte poitrine était largement exposée sous mes yeux. Mais cette position ne me satisfaisait pas. Je l’aidais à se lever pour l’accompagner sur le canapé où nous avions pris l’apéritif. Elle prit place, bien au fond du siège, je n’avais plus qu’à écarter les pans de sa robe pour découvrir son buste. En mémoire, me revenait le souvenir d’une tante, la sœur de ma mère, qui devait avoir approximativement la même taille de poitrine. Ce souvenir me fit retomber en enfance et je dégageais l’un de ses seins pour le prendre enfin en bouche. C’était doux, c’était chaud. C’était délicieux à déguster. Comme un dessert dont on a longtemps été privée. Je repensais à ma tante Caroline que je n’avais plus revue depuis trop longtemps. Je me déchainais avec avidité sur ses seins voluptueux. J’étais assoiffée de plaisir et Marylène me laissait jouer avec son corps plantureux. J’étais désormais entre ses cuisses qu’elle avait largement ouvert. Je me frottais amoureusement contre son corps, lui envoyant des ondes de plaisir qu’elle commença à exprimer par des petits cris d’animal blessé. Mais c’était bel et bien du plaisir qu’elle ressentait, un plaisir intense comme elle n’en avait jamais ressenti auparavant. Elle était bouleversée dans ses opinions. Elle avait connu des hommes mais jamais aucun ne lui avait fait vivre pareil orgasme. Car c’était bien cela qu’elle vivait en ce moment. Le premier véritable orgasme de sa vie. Je la laissais redescendre tranquillement, tout en continuant à caresser sa fabuleuse poitrine. Elle émergeait lentement de son délire orgasmique durant lequel elle avait prononcé plusieurs fois mon prénom. Un peu honteuse, tout de même, de s’être laissé aller. Elle chercha à refermer sa robe. Je remettais ses vêtements, tels qu’ils devaient être, l’aidant du mieux que je le pouvais. Elle me proposa un café que nous avons pris dans la cuisine. Plus un mot ne fut prononcé à partir de là. Elle devait tenter de digérer ce qu’elle avait fait. Ce que je lui avais fait. Ce qu’elle avait accepté que je lui fasse. Car, à aucun moment, elle n’avait protesté contre mes caresses. Et c’était certainement ceci qui la gênait le plus. De m’avoir laissé la peloter impunément. Nous avons marché, toujours en silence, jusqu’au cabinet médical où elle a repris sa place de standardiste, et moi, mon bureau pour des missions plus administratives que médicales. Il fallait bien que quelqu’un le fasse. La gestion comptable étant confiée à un expert, je devais préparer en amont toutes les pièces qui lui seraient utiles. Je ne revis pas Marylène de toute l’après-midi.
C’était un autre sujet qui me préoccupait au plus haut point : la soirée Poker. Le lendemain, mercredi, Marylène semblait toujours m’éviter. Pas une seule fois nous nous sommes retrouvées ensemble devant un café. Je comprenais son désarroi. J’étais moi aussi passée par là après ma première expérience avec Noémie. Je provoquais tout de même une rencontre avec elle, avant qu’elle ne quitte le cabinet. Elle baissa les yeux en me voyant arriver près d’elle. Nous n’étions plus que toutes les deux et, en levant la tête vers moi, elle me dit.
« Ce n’est pas bien ce que tu m’as fait. »
Elle regrettait, semble-t-il, toujours pensive. Elle ajouta, beaucoup plus bas.
« Ce n’est pas bien ce que nous avons fait. »
Puis elle se ferma à toute discussion. Je rentrais chez moi, un peu peinée de sa réaction. Je n’avais fait que lui donner le plaisir qu’elle désirait depuis trop longtemps. C’est ce soir-là que je téléphonais enfin à ma tante Caroline. J’étais un peu angoissée de l’accueil qui me serait réservé. Mais ma plus grande crainte était qu’elle ait changé de numéro de téléphone. Caroline était la petite sœur de ma maman. C’est elle qui m’avait élevée au moment du décès de mes parents, dans un accident de la circulation. J’avais douze ans et je refusais cette fatalité qui m’accablait. Je venais de perdre les deux personnes les plus chères à mon cœur et je dus déménager dans une autre ville pour perdre, en plus, mes amies les plus proches. On a bien tenté de rester en contact par courrier mais le temps a espacé nos échanges, jusqu’à ce qu’ils disparaissent. C’était un peu tout cela que je reprochais à ma tante Caroline et je le lui ai fait payer par mon arrogance de jeune rebelle. J’étais vraiment remontée contre elle et j’ai eu la chance d’être acceptée à cette école d’infirmières. Je restais en pension le plus souvent possible, soi-disant pour réviser. C’était vraiment à quoi je passais mes week-ends, mais la vraie raison, c’était que je ne voulais plus la voir. Contrairement à mes craintes, elle parla avec moi comme si nous avions discuté ensemble, la semaine dernière. Et elle ne m’en voulait absolument pas de ce long silence entre nous. Elle semblait avoir oublié mes colères, les mots violents que je lui avais parfois lancés au visage. Elle me pardonnait tout, elle était tout simplement heureuse de nos retrouvailles. Car, il était évident, pour elle comme pour moi, qu’il n’était pas question de rester très longtemps sans se parler, ni se voir. Le week-end de la Toussaint approchait et cela me donnait une excellente occasion de retourner la voir. Et me recueillir, avec elle, sur la tombe de mes parents. À partir de là, nous nous sommes téléphoné tous les trois jours, juste pour prendre des nouvelles l’une de l’autre. J’étais rassurée de la savoir en bonne santé, et elle voulait tout savoir de ma vie, depuis que je n’avais plus donné de nouvelles de moi. Plus le week-end approchait, plus nous étions impatientes de nous retrouver pour se serrer enfin dans les bras l’une de l’autre. Mais avant de la retrouver, il me restait une épreuve à accomplir. La soirée Poker.
Tout comme pour la soirée de football, nous avons pris notre douche ensemble, Noémie et moi, avant qu’elle ne m’habille. Si on peut appeler ça « Habiller ». Je me sentais plus que nue, mais désirable à souhait. Je le voyais dans le regard de Noémie qui avait beaucoup de mal à me laisser partir. Toujours ce grand imper par-dessus ma tenue et direction l’appartement d’Alexis. Il connaissait mon exactitude et ne fut donc pas surpris lorsqu’il ouvrit la porte pour me laisser entrer chez lui.