FATIHA (02/10)

Les vacances scolaires ne perturbèrent pas le rythme de ses visites. J’étais à chaque fois très heureux de la revoir. Je m’étais rendu à l’évidence que ses visites me comblaient de joie. Les dimanches étaient moroses car c’était le seul jour où je restais seul chez moi. Jusqu’au jour où elle arriva très énervée, les yeux encore remplis de larmes. C’était un après-midi, elle savait que je ne travaillais ce jour-là.

Elle finit par me dire qu’elle venait de se « prendre la tête », c’était son expression, avec sa mère et qu’elle était sortie en claquant la porte, sans dire où elle allait. Je lui ordonnais, et le terme est parfaitement choisi, de retourner immédiatement auprès d’elle et de s’excuser de son attitude. Lui dire également aussitôt après que tu reviens me voir.

Elle a failli réagir de la même façon qu’avec sa mère mais elle s’est ravisée, très étonnée de ma réaction. Elle a semblé hésiter un petit instant avant de remonter chez elle. Quinze minutes plus tard, elle était de nouveau devant moi. Je n’avais nullement l’intention de la réprimander, ni de lui faire un cours sur le respect que les enfants doivent à leurs parents. Je souhaitais juste comprendre la raison de sa colère. Je me suis installé sur le canapé, pour bien montrer que je n’étais plus le professeur. Elle vint s’asseoir près de moi, à ma droite, et commença à me raconter ce qui s’était passé.

Elle savait qu’elle pouvait parler librement avec moi, je n’étais pas là pour la juger. Juste écouter. De plus, assis côte à côte, elle n’avait pas à me regarder dans les yeux. Elle avait surpris, par hasard, une conversation entre ses parents qui parlaient de lui trouver un mari, le plus vite possible.

Le mariage, elle n’avait rien contre, évidemment. Mais elle aurait aimé avoir le choix, et le temps. Elle voulait une famille, comme beaucoup de femmes, mais elle voulait attendre encore un peu. Le fait d’être vendue à un étranger comme une vulgaire marchandise la répugnait au plus haut point. Vendue par ses propres parents !!! C’était insupportable à ses yeux.

Je l’ai écoutée, et comprise. Elle était encore jeune et ne savait pas grand-chose de la vie. Je restais un instant silencieux, cherchant une solution pour satisfaire tout le monde. Fatiha s’était rapprochée de moi et, sans que je ne m’y attende, elle posa sa tête sur ma poitrine. Dans le même mouvement, elle attrapa ma main et la colla contre sa joue.

Du coup, mon bras se retrouvait calé entre ses seins. Je me rendais seulement compte qu’elle avait une poitrine bien développée. Je n’avais jamais vraiment regardé son corps. C’était mon élève, une enfant. Enfin plus vraiment, une jeune fille. Une jeune femme, presque. Il me semble qu’il serait utile de vous présenter mes amis du côté de leur physique.

Mourad est très mince, pas très grand non plus. Si ce n’était son visage, on pourrait le prendre pour un adolescent. Sa femme possède beaucoup plus de formes, sans être vraiment grosse. Simplement bien en chair. Je vous livre seulement mes impressions, elle en montre tellement peu qu’elle pourrait se confondre avec le décor. Je blague, évidemment. Je ne critique nullement sa façon de s’habiller, si c’est son libre choix. Mais, en y repensant, elle ne montre aucune partie de peau, mis à part ses mains et son visage, toujours entouré d’un foulard.

Fatiha s’habille presque pareil. Des vêtements amples, qui cachent ses formes. Jupe longue, arrivant mi-mollets. Pantalon parfois mais alors un pull long ou une blouse recouvre ses fesses. Un cul qu’elle ne peut cacher, même si elle essaie d’en atténuer la grosseur. Bras nus, parfois, mais jamais de décolleté. Toujours ras du cou pour les pulls ou les tee-shirts.

C’est sûrement dû à sa façon de s’habiller que je n’avais pas remarqué que la jeune fille devenait femme. Quant à moi, allure athlétique, j’approche les quarante ans. Cheveux noirs, yeux marrons. Un homme comme beaucoup d’autres. Et un homme qui commençait à réagir, avec cette jeune femme qui serrait son bras contre elle. Se rendait-elle compte de la situation ? J’en doute.

Elle ressentait un immense besoin de câlin, de tendresse. De chaleur humaine. De quelqu’un qui soit à son écoute. Et moi, j’étais là, un peu perdu dans mon discours. Pour résumer, je lui ai dit que c’était sa vie, ses choix. Rien d’autre n’avait plus d’importance que ce qu’elle désirait. Ses parents l’aimaient, tout comme ils aimaient ses frères et sœurs.

Comme la plupart des parents, ils ne pensent qu’au bonheur de leurs enfants et, s’ils décident à leurs places parfois, c’est qu’ils ont une vision à plus long terme. Dans ce cas précis, s’ils avaient pensé à la marier, c’est qu’ils ne la voyaient pas faire des études, trouver un travail autre que celui de femme au foyer, puis mère.

C’était la réplication exacte de ce qu’avait vécu sa propre mère. Et sa mère avant elle. Et tellement d’autres. C’est le destin de beaucoup de femmes à travers le monde. Et d’autant plus dans la religion musulmane. C’est sans doute un cliché mais j’y croyais fortement et Fatiha ne m’a pas démenti. Elle s’est repositionnée, la tête posée toujours sur mon torse. Mais ma main, qu’elle tenait contre sa propre joue, elle l’a descendue sur sa poitrine.

Mécaniquement, mes doigts se sont refermés sur le sein qu’ils avaient emprisonné. Pas de réaction hostile, donc je continuais à malaxer doucement cette belle rotondité, tout en continuant ma réflexion à voix haute. Fatiha semblait m’écouter attentivement, pas du tout perturbée par mes caresses.

Je lui répétais que seulement elle devait décider de son avenir. Elle devait se rendre maîtresse de son destin. Et de son corps. Elle seule pouvait décider ce qui la concernait personnellement. Mais pour cela, elle devait prouver à ses professeurs, et à ses parents, qu’elle pouvait, qu’elle voulait vraiment poursuivre ses études. Étudier dans un but bien précis. Se fixer un objectif, un but à atteindre.

Elle tenait toujours ma main qui malaxait amoureusement son sein. Puis, doucement, elle la descendit sur son ventre. Voulant descendre plus bas. Là, c’est moi qui décidais que c’était suffisant. Je ne pouvais en accepter plus. C’était une jeune fille, à mes yeux, et mon élève. Et la fille de mes amis. Bon, d’accord. Une jeune femme certainement. Mais elle restait mon élève. Je me levais et l’entrainais devant la table, l’invitant à s’asseoir. Je posais une feuille blanche devant elle en lui précisant.

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