Je pense sincèrement que si Camel avait tenté de se lever à nouveau, Mr Lambert l’aurait retenu, cette fois. Je sentais bien les regards sur moi et cherchait un moyen de me défendre des quolibets qui ne tarderaient pas. Sur les 26 élèves de la classe, seuls cinq ou six étaient passés à autre chose. Eux ne me poseraient aucun problème. Chloé, par contre, allait s’en donner à cœur joie.
Je savais également que j’avais pratiquement perdu toutes chances de séduire Yohan. Ni lui, ni aucun garçon présent n’oublierait ce qui venait de se passer. Perdue dans mes pensées, la salle était presque vide quand je levais les yeux. Les affaires vite rangées, je sortais quand Mr Lambert m’interpela.
« Hortense. Tu passeras me voir. Après les cours. Ici, ou chez moi, comme tu préfères. Tu sais bien où j’habite ? »
» Oui, Monsieur, je sais bien. Je viendrais vous voir chez vous. Je préfère « .
Je rejoignais la cour et je m’isolais de ceux de ma classe. Je n’avais nulle envie de m’expliquer avec quiconque. Juste envie d’être seule. M’habituer à l’isolement que j’allais subir. Certainement.
Les ados, dont je fais partie, sont vraiment impitoyables. Quand ils voient une faiblesse sur quelqu’un, ils ne peuvent s’empêcher d’en rire. J’étais comme eux, comme tous les autres. À la différence que certains insistaient lourdement, quand d’autres stoppaient en voyant l’effet provoqué sur la victime. J’étais comme ça, moi. Avant.
Avant aujourd’hui.
Demain, je serais la cible de toutes les railleries. Restait une heure de cours. Histoire-géo. La prof nous fit la surprise d’une interro surprise. Je n’étais pas inquiète, quel que soit le sujet. Par contre, cela me fit énormément de bien de passer presque une heure dans un silence total, et de penser à autre chose.
J’avais fini mon devoir bien avant les autres et la prof autorisa ceux qui avaient terminé à sortir avant l’heure. Je m’éclipsais en lui rendant ma copie. Yohan me suivit de près. On marcha côte à côte jusqu’à la sortie du lycée, ne parlant que du devoir que nous venions de rendre. On se confirma mutuellement que nous avions les bonnes réponses.
Il partit de son côté, moi de l’autre. On était vendredi et j’avais le week-end pour peaufiner ma défense. Je savais déjà que j’avais deux solutions. La manière forte, c’est-à-dire frapper tous ceux qui m’insulteraient, ou bien expliquer calmement que je n’avais pas eu le choix. Ce qui était la stricte vérité.
Je posais mon sac à la maison, passais dans la salle de bains pour me rafraîchir. J’ôtais ma jupe pour laver mon intimité de toute trace de salive canine et remettre une culotte avant d’aller chez mon professeur. Sans vraiment en avoir envie, je savais que je devais lui expliquer ce qu’il n’avait pas pu voir. Une seconde, mais juste une, je me demandais si je devais remettre une culotte ou pas. Imaginer que Camel recommence, mais en privé cette fois, me fit mouiller abondamment. Mais je gardais la culotte.
Vous l’aurez certainement compris en lisant le début, je suis toujours vierge. Et plutôt fière d’avoir résister aux avances de nombreux garçons. Bon, c’est vrai, pas si nombreux que ça, tout au plus une dizaine. Je suppose qu’ils se passent le mot, « Celle-ci te dira toujours non, essaie plutôt celle-là ».
Sans être intime avec les autres filles, j’en entendais parfois certaines qui parlaient des garçons, « Celui-ci est un bon coup, mais évite celui-là, c’est un éjaculateur précoce « . Je reste persuadée que certaines mentaient, s’inventaient des histoires. D’autres, par contre, comme Chloé, je savais qu’elle était passée à l’acte. Elle en parlait tellement librement et je savais par d’autres garçons que c’était vrai.
Tout en pensant à cela, j’étais arrivée devant la maison de Mr Lambert. Je passais le portail, Camel jouait dans le jardin, sans se préoccuper de moi. Je sonnais à la porte et on me pria d’entrer. Je le rejoignis dans son bureau où il préparait les cours suivants.
» Approche Hortense. Viens plus près. Là, comme ça « .
Comme il était malvoyant, il n’hésitait pas à poser ses mains sur nous pour déterminer où nous nous trouvions. Sa main était dans mon dos, posée dans le bas de mon dos.
» Hortense. Raconte-moi ce qui s’est passé, ce que je n’ai pas pu voir ».
Malgré son handicap qui évoluait, il avait su garder le sens de l’humour. Je lui racontais tout, Camel qui glisse sa tête sous ma jupe, sa langue, les sensations. Je parlais du grognement quand j’avais voulu m’éloigner de lui. Le professeur acquiesçait parfois, imaginant la scène comme s’il voyait parfaitement.
Je racontais tout, le plaisir ressenti quand l’orgasme m’a saisie, et Camel qui continuait à me lécher pour récolter mon nectar. La main de Mr Lambert avait glissé sur mes fesses. Je la sentais bien maintenant, il me pelotait tendrement. Elle descendit aux mollets pour remonter sous le tissu. Sa main sur ma culotte désormais. Regain de sensations dans mon corps qui s’éveillait au plaisir.
« Mais dis-moi tout, Hortense. Ta culotte devait être trempée de salive. Et plus encore, non ? »
Un sursaut avant d’avouer que je n’en portais pas à ce moment. Ses doigts s’immiscèrent sous la culotte, directement au contact de la peau.
La question que je craignais le plus tomba soudainement.
« Et pourquoi ? »
La honte m’envahit mais je ne pouvais pas lui mentir. Je savais que je devais me libérer et je lui avouais comment je m’étais caressée dans les toilettes avant le cours, tellement fort que j’avais dû ôter ma culotte.
Sa voix était douce, et calme. Rassurante. Quand il me demanda d’enlever ma culotte, je ne pouvais pas lui refuser. Peut-être en avais-je trop envie moi aussi. De lui raconter ma mésaventure m’avait donné des chaleurs.
« Caresse -toi, Hortense. Oui, comme ça. Doucement. Tu dois savoir que les malvoyants, les aveugles aussi, développent leurs autres sens quand la vue diminue, ou est nulle. Le toucher est l’un des sens qui se renforce le plus rapidement. Les doigts, sur ta peau. Sur tes fesses. Je sens le plaisir que tu ressens comme si je me caressais moi-même « .
» Oui. Continue. Ne crains rien de ma part. Tu es mon élève et tu es mineure. Deux tabous que je ne saurais transgresser. Lâche-toi totalement. Exprime tes désirs, tes envies. Tes besoins ».