Je m’appelle Hortense. Oui, je sais, c’est un vieux prénom mais pourtant je n’ai que 16 ans, bientôt 17. C’est en hommage à la grand-mère de ma mère, qu’elle aimait beaucoup et aussi à sa passion pour les fleurs. Je suis une jeune fille normale, comme toutes les autres, je pense.
Je vis avec ma mère et mon jeune frère dans une petite ville du centre de la France, notre père, lui, nous avait quittés pour une femme plus jeune et depuis, plus de nouvelles. On vivait avec ce manque, sans jamais en parler.
Lycéenne, je poursuivais mes études sans vraiment savoir ce qui me plairait plus tard. Comme beaucoup le disaient, on attendait le déclic. J’étais plutôt une bonne élève, mais simplement dans la moyenne. Le manque de motivation certainement. On avait le bac de français en Juin et je n’étais pas trop inquiète.
Côté sexualité, j’étais là aussi normale, je pense, hétéro. Jamais eu de pensées autres que pour des garçons. Un surtout. Il est dans ma classe et je frémis chaque fois que je passe près de lui. Et je frémis souvent. Quand l’envie est trop forte, je file aux toilettes pour me soulager.
Je suis toujours vierge, et oui, ça existe encore. Jamais eu envie de passer ce cap. Des expériences, bien sûr, des bisous un peu appuyés, des caresses, mutuelles. Je savais tout ce qu’il fallait savoir mais j’attendais sans doute le bon, celui qui saurait faire de moi une femme.
Yohan, peut-être.
C’est justement après une séance plus qu’intense que je retournais en cours de français. Je dis intense car j’en avais mouillé ma culotte et j’avais dû l’ôter. Cela arrivait parfois, il fallait juste faire attention à mes jambes, pour ne pas trop m’exposer. Je précise que je portais une minijupe. Cela était déjà arrivé, sans que personne n’en sache jamais rien.
Je rentrais donc en classe, quelques mètres derrière un Yohan qui m’ignorait totalement, toujours collé à Chloé, la plus belle fille de la classe. Elle avait toujours une cour qui lui tournait autour, filles et garçons. Oui, comme une reine. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle se comportait, rabaissant les uns ou les autres, les unes et les autres.
Je n’avais pas de problème particulier avec elle, on s’ignorait tout simplement. Elle savait que j’avais du caractère et qu’il ne valait mieux pas entrer en conflit avec moi. D’autres en avaient fait les frais et elle le savait bien. Je regrettais simplement que Yohan fasse partie de sa cour personnelle. Mais bon, je n’y pouvais rien. Je restais comme invisible à ses yeux. Transparente.
Il faut savoir que, dans le monde des ados, il y a trois groupes de personnes. Mis à part les vieux, les profs, et les beaucoup plus jeunes que nous. Il y a d’abord les personnes intéressantes, que tu kiffes vraiment, et que tout le monde kiffe. Il y a les loosers, les attardés mentaux, ceux qui sont la risée du premier groupe, leurs souffre-douleurs. Et le dernier groupe dont je faisais partie, les invisibles, les transparents.
Nous avions cours avec Mr Lambert, prof de français. C’était un super prof, gentil et tout ça. Toujours un mot pour encourager ceux qui en avaient besoin. Et cela, malgré, ou à cause, de son handicap. Il était atteint d’une maladie dégénérative qui le rendait aveugle. Depuis mon enfance, je le voyais aller avec sa canne blanche. Il habitait à deux rues de chez moi.
Seule nouveauté depuis Septembre, il avait obtenu l’assistance d’un chien guide d’aveugle. L’administration, ne trouvant personne pour le remplacer, avait donc accepté la présence de son assistant canin. On nous avait juste demandé de ne jamais le caresser, pour qu’il reste attentif à sa tâche.
Pourtant, le premier jour où nous avions classe avec Mr Lambert, il avait autorisé toute la classe à venir flatter, ou caresser, son jeune chien. Celui-ci nous regardait, nous humait, comme s’il voulait enregistrer nos parfums, nos odeurs, pour nous reconnaître ensuite.
Je rentrais parmi les dernières et prenais place. Le cours commença et, au bout de quinze minutes, Mr Lambert devait appeler un élève au tableau. C’est sur moi qu’il jeta son dévolu. Je n’étais nullement inquiète, juste un peu stressée encore. Je ressentais encore une grande chaleur entre les cuisses et je craignais que l’on se rende compte, à l’odeur que je dégageais, de mes plaisirs solitaires.
Je fus vite rassurée, aucun élève ne sembla remarquer mon émoi. Debout, face à toute la classe, je répondais calmement aux questions posées par le prof. Camel, son chien, s’approcha de moi et me renifla. On était habitués à le voir se promener dans la classe avant de revenir à sa place, près de son maître.
Il glissa soudain sa tête sous ma jupe et, aussitôt, commença à me lécher. C’était une délicieuse sensation et je l’aurais volontiers laisser finir si on avait été seuls. Tous les élèves riaient de la mésaventure, tous, sans exception. J’essayais de me dégager mais j’entendis un grognement, léger, mais suffisamment net pour comprendre le danger.
Pas question de bouger.
Petit à petit, les rires s’estompèrent pour laisser place à un grand silence. Seul le bruit humide de la langue du chien résonnait dans la salle. Mes gémissements aussi. J’avais écarté les pieds pour ne pas tomber, et donner libre accès à toute mon intimité.
Tous me regardaient, éberlués. Même Mr Lambert ne posait plus de question, comprenant ce qui se passait. Comme moi, il avait sans doute entendu le grognement du chien et savait que je n’avais pas de choix.
Pas d’autre choix que me donner en spectacle devant toute la classe. J’avais terriblement honte mais malgré tout, Camel, du moins sa langue, me procurait des sensations indescriptibles. Je savais que je venais de changer de statut, de transparente, j’allais devenir la risée de mon lycée. Car nul doute que ma mésaventure fera le tout du lycée, voire même de la ville. Pour l’instant, rien ne comptait plus que le plaisir que je ressentais à ce moment précis.
L’orgasme fut violent, douloureux, mais tellement jouissif. Je me mordais la lèvre inférieure pour ne pas hurler. La langue continua son nettoyage en règle, puis Camel retourna s’allonger près de son maître. Mr Lambert me pria de regagner ma place et le cours reprit. Il appela un autre élève, un garçon cette fois-ci.