Elle aurait pu être virée directement, sans indemnités, pour faute grave. Les chômeurs qui attendent une place dans la restauration sont légion. Guido lui demanda simplement de ne pas répéter ce genre de scène devant les clients. Je remerciais Guido pour son intervention et il m’invita à revenir le voir souvent, même et surtout sans raison particulière. Juste le plaisir de discuter, en italien bien évidemment. Je lui promis de revenir, dès que possible. Il n’était plus tout jeune mais il semblait toujours apprécier les jolies jeunes filles. Je suis sortie pour attendre Édith dans ma voiture. Un message pour m’indiquer qu’elle sortait, je répondais en précisant où j’étais garée. Elle monta très vite et elle resta silencieuse jusqu’à ce que l’on arrive chez elle. Là, elle éclata en sanglots, se serrant contre moi. Des idées coquines se bousculaient dans ma tête mais je restais attentive à son désespoir. Quand elle fut calmée, elle m’expliqua les raisons de son appel au secours. Lors de notre première rencontre, elle nous avait rejoints dans la chambre de Roland. Malgré les précautions prises, Dominique, sa responsable, sa chef de rang, l’avait suivie dans les étages et l’avait vue entrer dans la chambre d’un client. Elle n’a pas vu qui ouvrait la porte ni combien nous étions dans cette chambre, heureusement pensais-je. Mais dès le lendemain, les brimades ont commencé. Édith a tout d’abord été convoquée dans son bureau. Sa chef lui a appris qu’elle l’avait vue entrer dans la chambre d’un client.
C’est à ce moment précis qu’Édith aurait dû nier, cela aurait été parole contre parole. Mais elle a baissé les yeux, avouant de fait son incartade. Elle savait pertinemment qu’il était interdit aux employées de monter rejoindre un client dans sa chambre. La toute première menace concernait son emploi. Si Dominique la dénonçait, elle serait renvoyée immédiatement. Elle se sentait prise au piège et elle attendait la sentence. Elle resta ainsi en suspens pendant plusieurs jours, craignant à chaque fois que ce jour soit son dernier. Puis un jour, après le service, elle fut de nouveau convoquée dans le bureau, disons plutôt un cagibi sans fenêtre. Dominique était assise sur son fauteuil, jambes allongées pour se délasser. Édith, n’étant pas invitée à s’asseoir, restait debout. Face au bureau. Dominique la dévisageait, calmement, avant de lui demander de s’approcher d’elle. Dès qu’elle fut à portée, une main se glissa sous la jupe. Mouvement de recul de la jeune fille.
« Ne bouge pas, petite sotte. Ou alors ce sera ton dernier jour. Tu ne jouais pas la mijaurée, l’autre soir avec ton client. Approche, et laisse-toi faire. »
Édith n’avait d’autre choix que d’obéir. Un mauvais moment à passer, pensait-elle. Moment qui aurait même pu être agréable. Lors de nos précédentes rencontres, je ne l’avais jamais forcée, ni Fanny. Pas plus que Jacinta ou Helena. Mais cette Dominique voulait lui faire mal, l’humilier, la rabaisser au rang d’objet sexuel. Elle avait glissé sa main sous l’élastique de la culotte et elle martyrisait le clito de sa jeune collègue. Puis deux doigts pénétrèrent sa grotte qui n’était pas du tout préparée. Malgré tout, Édith s’efforçait d’écarter les cuisses pour laisser libre cours aux envies de sa chef de rang. Elle lui ordonna de relever sa jupe afin de dévoiler son intimité. La culotte fut baissée violemment. Toujours sous les ordres de sa chef, elle posa ses mains sur le bureau, se penchant en avant pour y parvenir. Dominique releva la jupe sur le dos pour s’attaquer à son trou du cul. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle l’appelait.
« Tu n’es qu’un trou du cul, une esclave. Mon esclave. Et tu feras tout ce que je te dirais. Dis-le que tu m’obéiras sans rien dire ! »
« Oui, Madame. »
« Dis-moi que tu m’obéiras. »
« Je vous obéirais, Madame. Je suis votre esclave. »
…
» …Votre … Trou du cul ».
Édith avait eu beaucoup de mal à exprimer cette dernière phrase mais cela avait calmé sa tortionnaire. Ce n’était désormais plus que caresses et mots tendres dans sa bouche.
« Viens-là, ma petite pute. Tu es très gentille. Mets-toi à genoux et prouve-moi ton obéissance. »
« Fais-moi jouir, petit trou du cul. »
Et c’est exactement ce qu’elle a fait. Dominique lui maintenait la tête entre ses cuisses ouvertes et elle a joui deux fois sur le visage de la jeune fille. Édith a souvent été convoquée dans le bureau depuis ce jour-là, chaque jour pour ainsi dire. Sans parler des remontrances devant ses collègues et les clients. Édith m’avait raconté ceci sans s’arrêter et je l’avais écoutée sans l’interrompre. Juste des câlins quand je sentais qu’elle avait besoin de se sentir protégée. Et elle l’était entre mes bras. Je pensais que sa mésaventure stoppait là, mais c’était sans compter sur la perversité de sa chef. Édith avait fait une pause avant de me raconter la suite. On ignore souvent ce qui se passe dans les cuisines des restaurants, grands ou petits. La promiscuité entre les commis et les serveuses. Chacun a son travail et doit le faire du mieux possible. Si une personne fait une faute, c’est toute l’équipe qui en pâtit. Et quand une jeune fille se fait harceler par sa chef, il est évident qu’elle va en commettre, des erreurs. Et c’est bien ce qui arriva.
À force de brimades quotidiennes, Édith devenait fébrile, moins sûre d’elle de jour en jour. Et chaque erreur l’enfonçait un peu plus. Elle devenait moins méfiante également, surtout attentive à ne plus commettre d’erreurs. Mais quand une jeune serveuse porte son plateau chargé, il est toujours tentant pour un commis de cuisine de lui pincer la taille, ou les fesses. Ce jour-là, c’est Alfred qui, se trouvant derrière elle, lui agrippa les seins. De surprise, et de colère, elle lâcha son plateau. Tout le monde se tourna vers elle mais le commis avait déjà ôté ses mains. Elle n’avait aucune excuse pour sa maladresse et elle savait que, si elle accusait le garçon, cela se retournerait inévitablement contre elle. Sa parole contre la sienne. Elle s’empressa de nettoyer le sol, ramassant les morceaux d’assiette et les restes de repas. Tous les commis étaient autour d’elle pour se moquer de sa maladresse.