Florence : Exhibition (03/10)

Je ne devrais pas le dire, m’exprimer ainsi, mais je sais bien que d’autres femmes avant moi ont eu ce genre d’envies, avec leur médecin, ou leur gynécologue. Ça ne se dit pas, habituellement. Je vous laisse, messieurs mes lecteurs, libre de rêver à ce que VOUS auriez fait, si vous aviez été à la place de mon médecin. Mais, désolée pour vous, et pour moi, il est resté très professionnel, jusqu’au bout. Il a ôté ses gants et il s’est rincé les mains avant de retourner derrière son bureau. Il m’avait donné une lingette pour nettoyer ma fente et il m’a regardée faire, puis j’ai été scrutée tandis que je me rhabillais, devant lui. J’ai réglé la consultation et j’ai quitté son cabinet, très excitée par ce qui venait de se passer. Je ne pouvais pas rentrer chez moi, pas comme ça, et je devais en parler à quelqu’un, à Noémie. Je lui envoyais un SMS pour lui dire que j’arrivais et je pénétrais dans son parking souterrain, je savais qu’il y avait toujours des places de libres. Je pris l’ascenseur jusqu’au quatrième étage mais il stoppa au rez-de-chaussée. C’est Mr Dugland, je ne peux oublier son nom, qui monta avec moi. Il m’a souri, signifiant qu’il me reconnaissait. Puis, il engagea la conversation.

« On se connait, non ?  »

« Si, vous êtes l’amie de Noémie G. Nous nous sommes vus, il y a quelque temps, ici même, dans cet ascenseur.  »

C’était surtout lui qui m’avait vue, avec les mains de Noémie sous ma jupe. Je n’avais bien sûr pas oublié cet épisode d’exhibition, involontaire de ma part. Je ne pouvais répondre que par un sourire, un peu gêné. Et il meubla le silence en me disant.

« Je m’arrête au troisième pour voir un de mes locataires mais je vais ensuite au quatrième, chez Noémie. Peut-être serez vous encore là quand je passerais ?  »

« Oui, certainement.  »

C’est la seule chose qui ne vint à l’esprit à ce moment-là. L’ascenseur stoppa au troisième et il me dit « à tout à l’heure » avant de disparaitre dans le couloir. J’étais encore plus excitée qu’en arrivant dans son immeuble. Tout le temps passé dans cet ascenseur avec lui, j’avais senti son regard qui me déshabillait et je me sentais véritablement mise à nu. Mais je suis incapable de vous dire si c’est ce que je craignais, ou bien si je le souhaitais secrètement, au fond de moi. Je me jetais dans les bras de mon amie dès qu’elle a ouvert la porte de son appartement. Après un très long baiser, je lui ai dit que son propriétaire était sur le point de venir la voir. Elle m’a parue embarrassée par cette nouvelle et j’ai cru que c’était parce qu’elle avait d’autres idées en tête, de bons moments à partager avec moi. Je commençais à lui raconter ma visite chez mon médecin lorsqu’on sonna à la porte. Noémie se leva pour aller ouvrir à son propriétaire. Elle resta avec lui près de la porte, j’entendais une conversation entre eux, sans comprendre vraiment de quoi il s’agissait. Vu qu’on était en début de mois, il venait sans doute récupérer son loyer chez ses différents locataires. Il me sembla que le ton était monté d’un cran, mais je me faisais sans doute des idées. Puis, au bout de quelques minutes, j’entendis la porte qui se refermait et Noémie qui s’approchait. Je fus très surprise de voir Mr Dugland, juste derrière elle. Noémie lui proposa de s’asseoir sur un fauteuil, face à moi et lui demanda ce qu’il voulait boire. Je restais seule avec lui le temps qu’elle prépare son verre et il ne put s’empêcher de dire.

« Très heureux de vous revoir.  »

Puis Noémie revint avec son verre et elle prit place près de moi. Elle semblait vraiment embarrassée par sa présence et je sentais bien qu’elle avait quelque chose à me demander. La présence de ce quasi inconnu ne devait pas arranger son état émotionnel. J’ai cru comprendre que c’était lui qui lui avait demandé une chose, à sa façon de la presser. Puis elle se tourna vers moi, me prit les mains dans les siennes et, sans me quitter du regard, elle me posa enfin la question qui lui brulait les lèvres.

« Ma chérie. J’ai besoin que tu me rendes un grand service. Tu n’es pas obligée d’accepter, bien sûr, mais cela me serait d’un grand soulagement. Tu sais que j’ai eu quelques réparations pour ma voiture et, du coup, je n’ai plus assez d’argent pour payer mon loyer. Mon « charmant » propriétaire me propose une solution pour palier à ce défaut de paiement. Il doit recevoir des amis, demain soir, pour une soirée football et il aimerait que ce soit toi qui fasses le service, chez lui. Dans une tenue sexy. Je sais que je t’en demande beaucoup mais tu me sauverais la mise si tu acceptais. Il est bien convenu que, aucun des hommes présents ne pourra te toucher, il s’en porte garant. Tu en penses quoi, ma chérie ?  »

J’étais estomaquée, tant par la proposition de son propriétaire que par Noémie qui osait me demander ça. J’étais sous le choc et j’aurais pu répondre que, puisque c’était elle qui devait de l’argent, pourquoi ce n’était pas elle qui irait faire le service, entourée de tous ces mâles en rut. C’était moi qu’elle envoyait au casse-pipe. Mais je compris très vite que c’était lui qui m’avait choisie. Et que Noémie était dévastée de devoir me demander ça. Je la sentais au bord des larmes, jusqu’à ce que je dise.

« Je suis d’accord.  »

Il finit son verre très rapidement, satisfait de ma réponse, et se leva. Noémie le raccompagna jusqu’à sa porte où il lui précisa la tenue qu’il souhaitait me voir porter et l’heure à laquelle je devais me rendre chez lui. Avant ses invités. Quand elle revint vers moi, la tête basse, je l’attirais entre mes bras pour la consoler. Plus un seul mot n’a été prononcé, c’était mon amie, et même un peu plus que ça. Elle avait besoin de moi et je me devais d’être là pour elle. En y repensant, ce pourrait être très agréable, de s’exhiber devant ces hommes, sachant qu’ils ne pourraient pas me toucher. Un peu comme avec mon patron.

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