C’était un samedi après-midi, Céline était à son sport, comme souvent, et j’étais allée faire des courses au supermarché. En rentrant, j’étais exténuée mais je retrouvais vite le sourire en voyant un SMS de Céline qui disait qu’elle arrivait avec Océane. Et une surprise. Je ne me suis pas attardée sur ce dernier mot. Tout ce qui comptait, c’était la présence de Céline ET celle d’Océane. J’avais rangé tous les achats et je me posais sur le canapé, attendant leur arrivée. Mon esprit vagabondait et j’imaginais toute sorte de choses. Ma main, naturellement, vint se loger entre mes cuisses qui s’ouvrirent comme par magie. J’avais accepté depuis longtemps que j’étais une grosse cochonne, surtout en présence d’Océane. Et elle serait bientôt là. J’entendis la porte s’ouvrir, Céline annonçant son arrivée. C’est elle que je vis en premier, dans l’embrasure de la porte, puis Océane qui la suivait. Je souriais bêtement jusqu’à ce que j’aperçoive la tête, bien plus haute que les filles, de JR. Céline m’avait déjà parlé de lui et je souhaitais le rencontrer, évidemment, mais j’aurais préféré un autre jour. Il me fixait intensément, ne pouvant pas, semble-t-il, détacher son regard de mes mains qui restaient actives entre mes cuisses. Il devait voir une bonne partie de mes cuisses, la robe relevée bien haut, mais pas plus, je pense. Mais tout ceci l’excitait énormément. Je me rappelais alors le message envoyé par Céline, qui parlait d’une surprise. Océane souhaitait-elle m’exhiber devant ce grand gaillard ?
Rien que d’y penser, j’en frémissais d’envie. Et s’il voulait aller plus loin ? Me faire l’amour, devant les filles ? C’est bien toutes ces pensées qui se bousculaient dans ma tête qui m’obligeaient à continuer mes caresses. Jusqu’à ce que … Océane s’écarta légèrement et j’aperçus alors Émeline, entre les deux filles, juste devant JR qui avait gardé ses mains sur les frêles épaules de sa conquête. De la revoir me fit un choc, un électrochoc presque. Je me remémorais tout ce qui s’était passé. Katia, sa mère, qui avait attiré mon mari dans ses griffes. La séparation, douloureuse, et le divorce, moment atroce où l’on doit signer un document mettant fin à sept ans de vie commune. Les larmes de ma fille chérie, qui perdait son papa et sa meilleure amie d’un seul coup. J’enrageais de revoir cette chipie ici, chez moi. Mais pourtant, Céline souriait de la surprise qu’elle venait de me faire. Elle semblait sereine, il était certain qu’elle savait des choses que j’ignorais encore. En adulte responsable, je choisis de lui faire confiance et, quand Océane décida qu’il était temps de monter dans la chambre, je les laissais partir, attendant patiemment pour obtenir des réponses à mes questions légitimes. Céline ouvrit le chemin, suivie par Émeline et Océane. JR jeta un dernier coup d’œil sur mes cuisses que je n’avais toujours pas resserrées. J’avais simplement ôté ma main quand j’avais aperçu Émeline. Je restais seule, assise sur le canapé, à me souvenir de ma vie d’avant. J’ai appris bien plus tard ce qui s’était passé dans la chambre de ma fille. Ils n’étaient pas là pour discuter, ni pour travailler. Pour jouer ? Oui, mais à des jeux réservés habituellement aux adultes. Océane avait réussi à convaincre Émeline de passer à l’acte avec JR. Elle était visiblement très intéressée de savoir comment ça faisait, la première fois, juste pour se préparer elle-même à SA première expérience. Et celle-ci avait accepté, certaine de retrouver la confiance de son amie. Elle avait évidemment très envie, même si elle ne voulait pas se l’avouer. Même si elle n’en avait jamais parlé à personne, elle avait déjà vu sa mère, Katia, faire l’amour avec l’homme de sa vie, mais aussi avec d’autres et même, une fois, elle l’avait surprise avec Pauline. Elle avait découvert à cette occasion pourquoi elle était aussi perverse, pourquoi des tas d’idées saugrenues lui venaient à l’esprit. Les chiens ne font pas des chats. Pour la suite, je pense qu’il est préférable de laisser parler Émeline elle-même. Elle seule pourra dire ce qu’elle a ressenti et pourquoi elle l’a fait.
C’est moi, Émeline. Céline et moi, c’est une histoire d’amour qui dure depuis tant d’années que je n’ai pratiquement aucun souvenir d’avant notre première rencontre. Mon père est décédé lorsque j’avais cinq ans, c’est très jeune et je n’ai pas de souvenir exact de lui. La seule chose dont je suis sûre, c’est que c’est lui qui m’a appris à faire du vélo. Même si je me rappelle à peine son visage, sa présence rassurante m’a permis de progresser très rapidement. Et puis, le drame. Un banal accident de la circulation. Il roulait en moto lorsqu’un véhicule lui a coupé la priorité. Pompiers, hôpital, coma pendant trois semaines avant qu’il ne décède finalement d’une embolie pulmonaire. C’était fini pour moi, mon papa était parti au ciel. Très difficile également pour ma mère. Elle a eu beaucoup de mal à s’en remettre. Je me souviens d’avoir passé plus de trois mois chez mes grands-parents. Ma mère n’est revenue que fin Août pour m’emmener dans notre nouvelle maison. Et, qui dit nouvelle maison, nouvelle école quelques jours plus tard. Cette même école maternelle où j’ai rencontré Céline pour la première fois. Les vrais souvenirs débutent avec cette complicité que nous avons développée très rapidement. Ce sont nos mères respectives qui nous ont précisé certains détails, rapportés par les maitresses d’école de l’époque. Florence, la maman de Céline, vous a déjà tout raconté en début de ce récit, je ne reviendrais donc pas sur les circonstances qui nous ont rapprochées, Céline et moi.
J’allais souvent dormir chez elle, et elle chez moi. Puis, son papa est venu souvent à la maison, pour réparer des choses, dans notre appartement. Il venait de plus en plus souvent. Jusqu’au jour où nous avons déménagé, tous les trois. J’étais si heureuse d’avoir de nouveau un papa, je pensais que cela me rapprocherait encore plus de Céline. C’est malheureusement l’inverse qui s’est produit et j’ai été très triste de ne plus la voir. J’ai eu d’autres amies, bien sûr, dans les différentes écoles où je suis allée, mais aucune n’avait l’importance que Céline avait dans mon cœur. J’avais écumé les réseaux sociaux en espérant la retrouver. Jusqu’au jour où, enfin, je l’ai trouvée et qu’elle a accepté ma demande d’amitié. Évidemment, j’ai su très vite que c’était Océane qui avait accepté cette demande, sans en parler à Céline. On s’était rencontrées une fois, en ville, avant que je ne vienne regarder Céline jouer son match de handball.