Martine (02/23)

Peu habitué à me trouver dans la cuisine de si bonne heure, il n’avait pas changé ses habitudes et arrivait en pyjama. Je dois avouer que j’ai très souvent pu apercevoir son érection matinale et, à de très rares occasions, sa queue sortie du vêtement léger. Jamais il ne sembla s’en apercevoir, du trouble qu’il faisait naître en moi.

Ma mère se levait juste avant que je ne parte. Toujours vêtue de sa robe de chambre, pas très bien fermée le plus souvent, j’apercevais parfois sa poitrine dans l’échancrure, à travers sa nuisette. Elle n’avait pas une poitrine aussi développée que la mienne, mais c’était tout de même une bien jolie poitrine. Je leur faisais la bise, à l’un comme à l’autre, avant de rejoindre les autres élèves dans la nuit noire.

Depuis la rentrée scolaire, je ne voyais presque plus mes amies. Dans le bus, seuls quelques garçons de ma classe précédente étaient présents. Ils s’asseyaient toujours au fond du bus. Loin de moi. Il était très rare qu’ils m’adressent la parole. Nous n’avions plus les mêmes valeurs, les mêmes centres d’intérêt. Ils se préparaient à entrer dans le monde professionnel tandis que je souhaitais poursuivre mes études.

Le trajet du matin me permettait de me remémorer les leçons de la veille, de visualiser mon emploi du temps pour préparer chaque cours dans ma tête. Le soir, trop de bruit pour étudier, se concentrer. J’avais hâte de rentrer chez moi. J’étais seule, le plus souvent. Chez moi, je m’occupais des petits, mais dans le bus, comme au collège, j’étais désespérément seule.

Dès le jour de la rentrée, j’avais repéré deux sortes d’élèves. Ceux qui habitaient en ville, ou très proche, se connaissaient depuis des années et formaient naturellement de petits groupes, par affinité. Les « premiers de la classe », les férus de sport, les « mauvais garçons » qui faisaient semblant mais dont les regards ne trompaient pas. Le second groupe était composé de ceux qui venaient, comme moi, des communes un peu plus éloignées. Qui connaissaient déjà la fatigue des transports scolaires. Je les voyais surtout le soir, près de la gare routière, attendant chacun leur bus. Ils se retrouvaient tout naturellement dans la cour d’école, formant les mêmes petits groupes.

Vu que j’étais la seule du collège qui prenait mon bus, je me retrouvais isolée dans cette même cour, au moment des interclasses et des récréations. Il s’agissait généralement de groupes mixtes, mais pas toujours. J’observais tout cela de loin, personne n’essaya de m’intégrer dans son entourage. Bien au contraire, je me sentais repoussée, délaissée, sans en comprendre la vraie raison.

Trois semaines après la rentrée scolaire, tous les élèves durent passer une visite médicale. À l’infirmerie du collège, un docteur s’était déplacé pour nous ausculter. L’infirmière du collège était présente pour le seconder. Elle vérifiait principalement l’état civil et le carnet de vaccinations. Avant de passer la voir, puis de pénétrer le cabinet du docteur, nous devions nous déshabiller entièrement, ne garder que nos sous-vêtements et attendre dans la salle d’attente que l’on nous appelle.

Avant ce jour-là, je n’avais jamais eu de problème avec mon corps, la façon dont on me voyait. Dans ma commune, dans mon entourage, j’étais appréciée telle que j’étais. C’est dans cette salle d’attente que, pour la première fois, j’ai eu honte de mon corps, de mes bourrelets et surtout de mes gros seins. Les autres filles étaient « normales », enfin, je veux dire élancées, bien proportionnées. Presque toutes.

Je voyais leurs regards appuyés sur mes formes, leurs sourires en coin, j’entendais leurs chuchotements. Je savais qu’elles parlaient de moi, qu’elles se moquaient. Moi qui avais toujours été très entourée et parfaitement appréciée dans mon ancienne école, je souffrais énormément de cette nouvelle situation. De petit génie, j’étais devenue un monstre de foire.

Finalement, je fus appelée par l’infirmière et je me sauvais presqu’en courant. Ce qui eût pour effet de faire balloter encore plus mes gros seins. La porte se referma et j’entendis leurs rires, maintenant que je n’étais plus avec elles. Je répondais machinalement aux questions de l’infirmière.  Tout en frottant mes seins dans mes mains.

Ce geste révélateur n’échappa pas à mon interlocutrice. Elle me demanda de m’approcher d’elle, puis d’ôter mon soutien-gorge. J’obéissais comme un zombie, sans chercher à cacher mes énormes mamelles. Elle me fit une palpation très délicate, j’avais très chaud tout à coup. Sur son visage, je voyais qu’elle appréciait ce qu’elle me faisait subir. Personne, à part moi, ne m’avait touchée ainsi.

Un peu honteuse du plaisir qu’elle me procurait, j’aurais voulu que cette caresse dure plus longtemps. Le docteur entra dans la pièce sans frapper et nous trouva ainsi. Très professionnelle, elle lui expliqua que je semblais souffrir de problèmes mammaires, mais elle ne sentait aucun ganglion sous la peau. Le docteur me laissa entrer dans son cabinet, mon soutien-gorge à la main.

Il m’ausculta comme mon médecin traitant le faisait habituellement. Sauf que j’étais torse nu devant cet homme d’une quarantaine d’années. Je voyais parfois son regard s’attarder sur ma poitrine mais il retardait le plus possible le moment où il allait enfin me palper à son tour. Il posa son stéthoscope, enfila des gants chirurgicaux et m’expliqua ce qu’il allait faire et pourquoi il devait le faire.

Je me laissais peloter pour la première fois par des mains d’homme et j’en fus toute troublée. Je baissais les yeux pour ne plus voir son regard d’envie sur mes tétons qui réagissaient aux caresses. Mon regard se porta tout naturellement sur son pantalon, déformé par une bosse significative. Le docteur bandait en me caressant.

Je me rendais compte que je pouvais émouvoir un homme qui en avait vu certainement des tas de filles avant moi. La consultation se termina par une consigne, celle de prendre rendez-vous avec mon médecin traitant pour un traitement contre les vergetures. C’était sans doute pourquoi je ressentais le besoin de masser ma poitrine. Comment pouvait-il deviner ce que je faisais, à l’abri des regards indiscrets, dans les toilettes ?

Je repassais par la salle d’attente pour retrouver mes vêtements. Je sentis encore plus de colère sur les visages de filles qui patientaient toujours.

« Ça va, tu as pris ton temps ! »

« Normal, les grosses, il leur faut plus de temps pour bouger ».

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