Pendant tout le repas, je repensais à cette convocation de mon patron, dans son bureau. Le ton qu’il avait employé ne me disait rien de bon et, en tout cas, rendait ce rendez-vous obligatoire. Impossible d’y échapper. J’étais plutôt tranquille, aujourd’hui, car je ne portais pas de dessous affriolants. En effet, j’avais repris le tennis très récemment et, pour me remettre en forme, je m’étais inscrite dans une salle de gym. Ma première séance était justement ce soir, après mon travail. Même si je savais que je n’avais commis aucune faute, professionnellement parlant, je n’étais pas vraiment rassurée quand je frappais à sa porte, à 13 h 30 précises. Paul, c’est son prénom, m’attendait, patiemment installé derrière son bureau et ses lunettes écailles. Même son léger sourire ne réussit pas à me rassurer. J’entrais, et je refermais la porte derrière moi. Il me fit simplement signe d’approcher de son bureau, sans pour autant me demander de m’asseoir. Il resta un court instant sans bouger, juste à m’observer. J’avais l’impression d’être déshabillée sous son regard perçant.
Puis soudain, son sourire devint plus chaleureux, plus expressif. Il se pencha légèrement pour ouvrir un tiroir et il en sortit un sachet. Le papier recyclable, neutre, ne laissait rien voir de ce qu’il pouvait contenir. Juste une carte de visite était attachée à une poignée mais, d’où j’étais, je ne pouvais pas lire ce qui était inscrit dessus. Il posa le sachet sur son bureau en me disant, de façon très laconique.
« C’est pour vous. Essayez-le. Maintenant. »
Les mots employés, le ton utilisé, tout faisait que je ne pouvais qu’obéir, sous peine de … Je ne sais quelle punition pouvait m’attendre si je refusais. Je m’approchais donc du bureau pour voir le contenu du sachet. Je crus presque m’évanouir en découvrant qu’il s’agissait d’un ensemble coordonné. De la très belle lingerie. En jetant un œil sur la carte de visite, je vis le nom de la boutique, que je connaissais parfaitement, sans jamais avoir osé y entrer. La qualité des ensembles vendus dans cette boutique était sans conteste, mais leurs prix ne correspondaient pas à mon faible budget. Mon patron a certainement remarqué ma légère hésitation en prenant le sachet, comme si le contenu était fragile, et précieux. Je quittais rapidement ma veste, que je déposais sur le dossier de l’une des chaises, et je me tournais vers le fond de son bureau, là où un paravent permettait aux patients de se dévêtir en toute discrétion. Et c’est donc à l’abri derrière ce rideau que je commençais à me déshabiller. Entièrement. Je n’avais aucun complexe, aucune pudeur. Il aurait pu se lever pour venir me voir nue, je l’aurais laissé me regarder, tellement j’étais hypnotisée par cette parure magnifique. C’est la culotte que j’ai mise en premier, pour sentir le tissu qui caressait ma peau, puis le soutien-gorge qui enveloppait si bien mes seins.
Je n’avais pas de miroir, ici, pour voir l’effet de cet ensemble sur moi. Juste avant de sortir, pour m’exposer à mon patron, je me posais tout de même la question. Mais comment avait-il fait pour trouver la taille exacte ? Question sans réponse, bien évidemment. Je n’osais le regarder dans les yeux, en me rapprochant de son bureau. Puis, à deux mètres de lui, je relevais enfin fièrement la tête pour voir de l’admiration dans son regard. Il était littéralement sous le charme, mais on le serait à moins. Il avait un grand miroir, dans son bureau, et c’est vers celui-ci que je me suis dirigée. Franchement, j’étais magnifique. Je ne pouvais qu’être flattée d’un tel cadeau, surtout que je connaissais la valeur de ce style de sous-vêtements. Je l’aperçus dans le miroir qui m’admirait autant de dos qu’il avait admiré la face. Je me retournais vers lui pour m’approcher tout près, presqu’à le toucher. Je voyais parfaitement son envie de toucher, de caresser. J’aurais pu lui faire ce cadeau, mais un deal était un deal. Il connaissait les règles. Il devrait se résoudre, sous peine de ne plus jamais me voir défiler devant lui. Malgré ce risque, je le vis tenter d’approcher sa main de ma poitrine. J’aurais pu m’éloigner, ou lui dire stop tout de suite mais, à quelques millimètres de mes seins, je lui dis.
« Jocelyne sera très heureuse de porter ce même ensemble. Car, bien évidemment, vous en avez acheté deux. Non ? Si elle épluche vos débits de carte bancaire, elle verra combien vous avez dépensé et surtout, où vous avez dépensé une telle somme. Il vaut mieux être prudent avec elle. À moins que vous n’ayez payé en liquide ? »
Dès que j’avais prononcé le nom de sa femme, il avait retiré sa main, qui n’avait jamais atteint son but. Je restais ainsi un bon quart-d’heure, près de lui, à déambuler dans cet ensemble somptueux. Je me sentais Reine, ou Princesse, et j’étais la plus heureuse des femmes. Mais, comme vous le savez tous, toutes les bonnes choses ont une fin et je devais me rhabiller. J’allais de nouveau disparaitre derrière le paravent quand il osa me demander de me rhabiller, face à lui. Après le cadeau qu’il venait de me faire, je lui devais bien ça. Je me suis déshabillée entièrement devant lui, sans rien lui cacher. Au juste, c’était un médecin, avant d’être mon patron. Puis je me rhabillais tout aussi lentement. Je sortais tout juste de son bureau quand Marylène entrait dans le cabinet. Elle ne m’avait pas vue sortir du bureau de Paul. Nous avons discuté un peu, avant qu’elle ne mette son casque-micro pour répondre à un premier appel. C’était justement Jocelyne qui souhaitait parler à son mari. Paul entra dans mon bureau à peu près dix minutes plus tard. Il s’approcha de mon bureau pour y déposer le sachet, contenant mon cadeau, que j’avais oublié en repartant de son bureau. Puis il ouvrit ma porte et parla beaucoup plus fort, pour que Marylène entende également, et il prétexta de nouveau un rendez-vous extérieur. Il quitta le cabinet médical et on ne le revit plus avant la fermeture. Toute l’après-midi, je me sentais toute euphorique d’avoir osé me rhabiller devant lui. Une bien maigre consolation pour lui, qui n’avait pas pu me toucher. Je devais évidemment en parler à Noémie, je lui envoyais donc un SMS très court.