MURIELLE (07/09)

Une à une, elles se dirigèrent vers le bassin, m’invitant à les suivre. Un escalier muni d’une rampe nous mène au milieu du bassin. Fatima me suit de près, mais reste un peu à l’écart quand ses amies commencent à m’entourer. Elles me serrent de très près, leurs formes voluptueuses se frottent contre moi. Je sens leurs seins qui entrent en contact avec les miens, les tétons durcis me donnent des frissons partout. Pourtant, il fait chaud, très chaud même, dans ce bassin, entourée de corps qui commencent à tourner autour de moi. J’ai gardé les bras le long du corps et mes doigts parviennent à frôler des cuisses, des fesses. C’est une danse érotique autour de moi, toujours une paire de seins en contact avec ma poitrine, ou mon dos. Je commence à ressentir les premiers signes d’une jouissance qui devrait être phénoménale quand je perçois leurs doigts qui entrent en action. Mes fesses, mes cuisses et ma chatte sont titillées par leurs doigts aventureux. Et toujours un visage souriant devant moi, elles s’amusent de me voir troublée. Fatima la première. Quand elle rejoint enfin notre groupe c’est pour prendre ma bouche dans un baiser passionné.
Les caresses redoublent et me font perdre pied. Je jouis en silence, mais si fort que j’ai l’impression de sortir de mon enveloppe corporelle. Je survole le bassin où j’aperçois un groupe de femmes très serrées. Et c’est moi que je vois au centre de ce groupe. Moi, les yeux fermés, profitant pleinement de cet orgasme qui n’en finit pas d’exploser en moi. Je me calme un peu, Fatima laisse mes lèvres … À la suivante. Une autre femme a pris sa place. Je sens ses tétons qui se frottent contre moi et sa langue qui investit ma bouche. Des mains continuent à me caresser partout. Toutes ces femmes passeront chacune leur tour et chaque fois, je replonge dans les abîmes du plaisir. Elles ont presque dû me porter pour sortir du bassin. Direction le sauna. Une pièce plus privative, décorée de céramique. Au centre, un foyer sur lequel on verse de l’eau pour que la vapeur envahisse la pièce. Il fait encore plus chaud que dans la salle précédente. L’air me semble irrespirable. Pourtant, je m’y habitue doucement. On m’a allongée sur le sol et c’est maintenant des baisers que je ressens sur moi. Parfois, une langue s’attarde sur un téton. Des mains massent mes cuisses, mes bras. Une serviette sur le visage m’empêche de voir mais à quoi bon. Je préfère mille fois ressentir les choses que les voir. Une bouche vient se coller de nouveau à la mienne. Je reconnaitrais ce goût entre mille. Sans la voir, je sais qu’il s’agit de Fatima. Une autre se glisse entre mes cuisses et là, je m’abandonne totalement aux plaisirs. Je restais inerte, subjuguée par trop de bonheur. Je suis presque certaine que chacune est venue me combler, mais je n’en suis pas sûre.
On m’a aidée à marcher jusqu’au bassin où nous nous sommes rafraichies. Ensuite, allongées sur nos serviettes, nous avons discuté longuement, comme des amies de longue date. J’ai rencontré des personnes extraordinaires, bien loin de l’image colportée dans les médias traditionnels, télévision et autres. J’ai été invitée à revenir très souvent au hammam avec elles, en groupe ou pas, mais aussi à nous revoir en dehors, aller boire le thé chez l’une ou l’autre. Avec Fatima ou sans elle. J’étais acceptée comme l’une des leurs. D’ailleurs, dès que nous sommes sorties, Zohra nous a invités chez elle, Fatima et moi. Elle logeait tout près du hammam. Décor très caractéristique d’une famille musulmane, avec des tapis, de petits canapés ornés de coussins multicolores. Et surtout cette odeur particulière de mélange des épices. Le temps de faire bouillir l’eau et nous discutions comme de vielles amies. J’étais tellement en confiance que je parlais de ma vie, de ma famille et de mon travail. Elle aussi se confia à moi, à nous mais Fatima savait déjà beaucoup de choses sur elle. J’appris qu’elle était mariée mais son mari travaillait sur les grands chantiers de construction et elle restait des mois sans le voir. Quand il revenait quelques jours, il les passait avec ses copains, et sa famille qui vivait près de Nice. Ils n’avaient pas eu d’enfants, vu qu’il était souvent absent, et c’était son grand regret. D’ailleurs, cela faisait même des années qu’il ne l’avait plus touchée.
Elle était devenue un meuble à ses yeux. Heureusement, elle pouvait garder les enfants de ses voisines quand elles avaient besoin, travail ou rendez-vous médical ou autre. Seulement, les enfants qu’elle avait l’habitude de garder avaient grandi et n’acceptaient plus d’être surveillés. Fliqués, comme ils disent. Elle avait de quoi vivre normalement, étant plutôt économe, mais elle s’ennuyait à longueur de journée. C’est pour cela qu’elle m’invitait à venir la voir le plus souvent possible, pour discuter, boire du thé. Le parfum de la menthe fraîche emplissait le salon. Je lui demandais alors pourquoi elle ne cherchait pas un petit travail, à mi-temps par exemple, pour combler ses journées. Elle m’avoua qu’elle avait tenté de s’inscrire à Pôle-Emploi mais, vu les tracasseries administratives qu’on lui imposait, elle avait renoncé, se contentant de gardes d’enfants. Elle parlait parfaitement le français, elle le comprenait aussi, mais il est vrai que parfois, les lourdeurs administratives peuvent déconcerter certaines personnes. La discussion que nous avions actuellement se faisait d’ailleurs uniquement en français, mis à part quelques phrases échangées entre elles, en arabe. Un coup d’œil avec Fatima et j’expliquais à Zohra que je pouvais l’aider à remplir son dossier, j’avais été formée pour cela, et même que je pouvais lui trouver du travail. Demain, si elle le souhaitait. Elle me regarda, dubitative. Encore quelques mots en arabe échangés entre les deux femmes et son regard changea. Tout comme Vanessa il y a quelques mois, elle disait n’avoir aucune compétence particulière. Je lui affirmais le contraire et lui en donnait directement la preuve.
« C’est bien chez toi, ici ? C’est vraiment très joli et bien entretenu.  »
Elle répondit « Oui » à la question et « Merci » pour le compliment. Je continuais.
« Mis à part le thé que tu nous a servi, délicieux par ailleurs, je sens des odeurs de cuisine qui feraient pâlir certains Chefs cuistot de restaurant. Tu as aussi ce don pour la cuisine.  »
Elle rougit en baissant les yeux.
« De plus, tu as gardé des enfants. Tu as su t’occuper d’eux, jouer avec eux, les éduquer un peu aussi certainement. Les soigner s’ils avaient mal ou appeler les urgences si cela était au-delà de tes compétences. « 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *