Florence : Présentation (06/10)

J’étais à deux doigts de l’extase lorsque nous sommes arrivées aux abords de la ville. Elle devait reprendre le contrôle total de son véhicule et me laissa ainsi, avide d’un plaisir qui m’était refusé. C’est elle-même qui redescendit ma jupe, pour me rendre plus présentable devant les passants. Il était convenu qu’elle me raccompagne chez moi mais, sans me concerter, elle a pris le chemin de son appartement. Nous entrions dans son parking souterrain quand je m’en suis aperçue. Comme un zombie, je suis descendue de voiture et je l’ai suivie jusqu’à l’ascenseur.

J’étais à moitié dans un brouillard, ne sachant exactement ce que je voulais, et ce que je ne voulais pas. Mais Noémie, elle, semblait parfaitement savoir ce qu’elle désirait et ma faiblesse inhabituelle, mon indolence face à toutes ses exigences, mon indifférence manifeste à tout ce qu’elle pouvait m’imposer, la conforta dans ses actions et c’est contre ma volonté, mais en avais-je encore, qu’elle m’a plaquée gentiment contre la paroi de l’ascenseur. Et, pendant qu’il montait au quatrième étage, elle a glissé sa main sous ma jupe, puis dans ma culotte.

Elle était encore en train de me doigter généreusement lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit, arrivé à l’étage. Comble de la honte, le propriétaire de son appartement, Monsieur Dugland, c’est vraiment son nom, attendait pour descendre au parking et il eut tout loisir de voir ce qu’elle me faisait subir, et combien j’y prenais plaisir. Sans se démonter, Noémie se détacha de moi et nous sommes sorties sur le palier. Elle n’a pas résisté à l’envie de lui demander :

« Elle est belle, ma copine, n’est-ce pas ? »

Sans attendre de réponse, nous sommes rentrées chez elle. J’étais toujours dans un état semi-comateux, je n’étais plus moi-même depuis qu’elle avait osé me toucher. J’étais en attente de quelque chose de fort, de merveilleux. Je n’avais toujours pas joui, mais je savais que, inéluctablement, je finirais par exulter sous ses doigts agiles. C’est à peine si j’entendis ce qu’elle me disait. J’ai juste cru comprendre que je devais me laver, que c’était nécessaire. Comme une fillette, je me suis laissée guidée vers la salle de bains. C’est là qu’elle m’a déshabillée, corsage puis jupe. Agenouillée devant moi, elle a ôté mes souliers. Sa bouche n’était qu’à quelques centimètres de mon intimité, je sentais son souffle chaud et cela m’enivrait encore plus. Elle se releva lentement, ses lèvres frôlant mon ventre, ma poitrine, ma bouche. Elle déposa simplement un tendre baiser sur mon front avant de passer dans mon dos.

Je voyais son visage dans le reflet du miroir, un regard d’envie incontrôlable sur mon corps. Ses mains posées sur mes hanches remontèrent très lentement, jusqu’à ma poitrine dont elle se saisit impunément. J’étais totalement à sa merci et je la remerciais, intérieurement, de tout le plaisir qu’elle me procurait. Elle engloba mes seins pour les sortir des bonnets, baissa les bretelles du soutien-gorge avant de défaire l’attache dorsale.

Je n’avais plus que ma culotte rouge pour dernier rempart à mon intimité. Faible rempart qui, je le savais bien, ne résisterait pas longtemps à la fougue dévastatrice de ma meilleure amie. Sa main gauche partit à la conquête de mon ventre, puis pénétra de nouveau dans ma culotte. Son autre main qui caressait toujours mes seins descendit à son tour, vers mes fesses. Et c’est le mouvement combiné de ses mains qui fit descendre mon dernier vêtement. Je dégageais mes chevilles et j’écartais les pieds pour me maintenir droite, autant que possible.

Elle approcha ses lèvres des miennes pour y déposer un tendre baiser, juste à la commissure de mes lèvres. J’étais transportée d’une joie intense, j’ignorais encore, à ce moment-là, à quel point j’aimais les femmes et combien elles allaient bien me le rendre, au centuple, cet amour saphique que j’avais jusqu’alors ignoré. Par convenance surtout. Je voulais être normale, comme tout le monde, sans savoir quels plaisirs je laissais échapper. Mais je savais qu’aujourd’hui, j’allais rattraper une grande partie de mon retard et avec ma meilleure amie, ma confidente. Celle qui savait tout (presque) de moi. Elle finit par me murmurer à l’oreille :

« Va te laver, tu en as vraiment besoin. Je t’attends ici ».

Je me suis lavée méthodiquement, comme un robot, et j’ai enfilé le peignoir, mis à ma disposition, avant de la rejoindre au salon. Nous avons bu un thé, (thé) vert à la menthe pour elle et aux fruits rouges pour moi, pas parce qu’il faisait froid, mais tout simplement car Noémie savait que c’était ma boisson favorite. Aucun mot ne put sortir de ma bouche, pour dire quoi ? Noémie aussi était silencieuse. Regrettait-elle ce que nous avions fait ensemble ? Oui, c’est surtout elle qui faisait, et moi qui subissais, mais jamais je n’ai dit « non », ou « stop ».

Pensait-elle être allée trop loin ? Au point de détruire notre si belle amitié ? Ou se disait-elle qu’elle aimerait aller encore plus loin avec moi, sachant que rien, ni personne au monde ne pourrait détruire cette amitié que l’on avait forgée au fil des années ? Amitié qui était née d’une simple rencontre, quand j’étais encore jeune infirmière et que je venais d’être embauchée dans le même cabinet médical qui m’emploie aujourd’hui. À cette époque, comme toutes les nouvelles arrivées, je faisais les visites quotidiennes chez les patients qui ne pouvaient pas se déplacer.

C’est ainsi que j’ai rencontré Noémie pour la première fois. Elle venait de subir une intervention médicale et le chirurgien lui avait prescrit des piqûres contre la phlébite, et une prise de sang tous les trois jours, pour contrôler la coagulation sanguine. Je venais régulièrement, tous les matins vers neuf heures et repartait un petit quart d’heure plus tard. L’habitude aidant, elle ne venait plus jusqu’à la porte d’entrée pour m’ouvrir. Je savais que j’étais attendue et je rentrais directement dans son appartement. Celui-là même où nous étions. J’avais l’habitude de donner un petit coup de sonnette avant d’entrer et de la rejoindre dans sa chambre. Et un jour, est-ce que j’ai oublié de sonner ?

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