Florence : Exhibition (09/10)

Il prit tout son temps pour m’admirer le temps qu’il m’aida à ôter mon imper. J’étais « à croquer », selon son expression. Je n’avais aucune raison particulière de lui faire plaisir, il m’avait choisie pour payer la dette de mon amie. Mais s’il avait osé m’entrainer dans sa chambre pour me baiser sauvagement, je n’aurais absolument pas résisté. Dommage pour lui, il me l’apprendra qu’en lisant cette aventure. Nous avions encore un peu de temps avant l’arrivée des premiers joueurs. Je connaissais vaguement les règles du Poker, mais sans en connaitre toutes les subtilités. Si j’avais joué avec eux, j’aurais rapidement tout perdu, tellement il était facile de lire mes émotions sur mon visage. Heureusement donc que je n’étais pas ici pour jouer, mais principalement pour détourner l’attention des autres joueurs. Alexis avait pu se rendre compte du silence qui régnait dans le salon lorsque j’y entrais, pendant le match ou bien à la mi-temps. Je connaissais juste les règles de base, Alexis m’indiqua la posture à appliquer pendant la partie.

« Ne pas regarder les cartes des joueurs.  »

« Ne manifester aucune émotion, en bien ou en mal, si, par hasard, je voyais tout de même le jeu d’un joueur.  »

« Bien sûr, aucun commentaire. Je devais juste jouer la cruche de service. Celle qui sert les verres sans voir véritablement à qui elle le fait.  »

Dernière consigne, et pas des moindres.

« Ne laisser aucun joueur me toucher, me caresser. Il serait difficile d’empêcher les autres d’en faire de même et la soirée pourrait dégénérer en orgie, avec moi comme la seule oie blanche au milieu de mâles grisés par le succès, ou la rancœur d’avoir perdu de grosses sommes d’argent.  »

Il n’était évidemment pas question que je m’offre en pâture à tous ces mâles en chaleur. J’étais prête à recevoir les premiers invités lorsqu’ils sonnèrent à la porte. Deux hommes en premier, du même âge à peu près. Plus tard arriva un homme plus âgé. Plus expérimenté aussi. Il ressemblait à ces maitres à jouer que l’on voit au cinéma. Et tous les hommes présents lui montraient énormément de respect. Même Alexis qui était pourtant chez lui. Ceux qui suivirent en firent de même. Comme s’ils se retrouvaient devant un dieu vivant. Comme pour la première soirée, Alexis m’appela Chloé et donna à tous les consignes d’usage. Tous étaient d’accord, évidemment, mais je voyais que leurs yeux disaient exactement le contraire. J’étais désirée, adulée presque, mais je n’étais pas là pour ça. Je commençais à servir les alcools, whiskys, cognacs, rhum pour l’un d’eux. Chacun avait ses préférences, avec ou sans glace, et je devais me souvenir de leurs choix, pour le reste de la soirée. Alexis amena une grande boite contenant les jetons pour les mises, ainsi que deux jeux de cartes, encore emballés. Il y eut une espèce de conciliabule, entre les joueurs, auquel je n’y comprenais rien. Je pense qu’ils devaient déposer la somme correspondante à celle qu’ils avaient décidé de jouer ce soir-là. Puis, suivant un rituel établi à l’avance, Alexis commença la distribution de jetons à chacun des joueurs. Jetons de différentes couleurs, avec un numéro dessus, 5, 10, 20, 50 et 100. Je supposais qu’il s’agissait de valeur, en euros. Puis les joueurs se mirent à la table de jeu. Celui qui distribuait changeait à chaque tour de cartes. Pour éviter les tricheurs éventuels. Mais les mains de celui qui distribuait étaient observées par tous les autres joueurs. Comme me l’avait dit Alexis, j’évitais de passer derrière les joueurs lorsqu’ils regardaient leurs cartes. Ils étaient tous un peu méfiants, au début. Ma présence était pour le moins inhabituelle. Mais ils finirent par m’accepter parmi eux, et même par oublier ma présence, tellement pris par la passion du jeu. Je voyais les petits tas de jetons qui diminuaient dangereusement devant certains joueurs, les autres grossissaient à vue d’œil. Pierre, celui que tous vénéraient, avait déjà gagné le double de ce qu’il avait à la base. Alexis aussi avait semble-t-il gagné plus que les autres. Ils étaient sept joueurs au début, autour de la table. Bientôt plus que cinq. Les perdants prenaient place sur le canapé pour siroter tranquillement les verres que je leur apportais. Je sentais encore plus leurs regards sur moi, lorsque je leur faisais dos. Mon p’tit cul semblait beaucoup leur plaire. Deux autres joueurs quittèrent la partie, rincés eux aussi. Mais un joueur reste un joueur. Ils me demandèrent une boite d’allumettes, une grosse, et l’un d’eux sortit un jeu de cartes de sa poche. En silence, pour ne pas déranger les joueurs encore en lice, ils se partagèrent les allumettes qui leur servaient de mise. Et ils ont pu continuer à jouer, sans enjeu véritable. Mais ils étaient tout aussi passionnés que s’ils jouaient de l’argent. J’étais impressionnée par l’addiction dont ils faisaient preuve.

Trois joueurs continuaient la partie principale. Pierre me fit un signe, j’approchais. Il prit un jeton noir, avec 100, inscrit dessus. D’un signe, il demanda la permission à Alexis qui sembla lui répondre favorablement. Alors, calmement, il glissa ce jeton de 100 euros contre mon sein, sous le soutien-gorge. Sous la transparence du tissu, on pouvait nettement apercevoir ce jeton. L’autre joueur souhaita en faire de même. Sauf qu’il n’avait plus de jeton noir, juste des bleus avec le nombre 50 inscrit dessus. Sans vraiment se préoccuper de mon avis, il m’attira vers lui, se saisit de deux jetons bleus pour les glisser dans la culotte, devant. Sans aller trop bas. Comme pour le jeton noir, on pouvait distinctement les apercevoir au travers du tissu. Ce geste ne sembla pas lui être très favorable car il perdit la partie suivante. Un peu énervé par son manque de chance, il se leva et repartit sans demander son reste. Il ne restait donc plus que deux joueurs. Les règles établies au début changèrent. Tout d’abord, ils firent une courte pause. Petits amuse-gueule et boisson à volonté. Pour ceux qui le souhaitaient. Les deux joueurs restant se devaient de rester sobre, le plus possible. La partie reprit entre les deux, avec un troisième qui avait été choisi comme croupier. C’était lui qui distribuait les cartes, faisait les annonces. Pierre et Alexis étaient à peu près de même valeur. En tout cas, ce soir où j’étais présente.

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