Immersion totale (04/11)

J’ouvre les yeux pour le voir, obnubilé par cette vision féérique. Je décide de la surprendre encore, à ma façon, et j’ôte ma brassière en la passant par-dessus ma tête. Il lève enfin les yeux vers moi, il semble me remercier de l’offrande que je lui fais. Cette fois, c’est lui qui reste sans voix face à mon initiative. Ses pouces caressent doucement mes tétons, il n’en peut plus, il doit avancer sa bouche pour déposer un tendre baiser sur chacun de mes seins. Puis, soudain, il en prend un en bouche, il le suce, l’aspire. Il me tète comme un bébé. Il passe à l’autre sein qui subit le même sort, tandis que l’autre est toujours caressé par ses doigts habiles. J’ai de nouveau refermé les yeux pour profiter pleinement de ses caresses merveilleuses. Je découvre un monde de plaisir, de jouissance. Je suis à deux doigts de succomber. Mes jambes commencent à flageoler, il doit le sentir, il sait qu’il va me faire jouir s’il continue ainsi. Il continue à lécher mes seins, un par un, mais ses mains sont maintenant sous mes fesses, pour me soutenir, m’empêcher de tomber. Je sens ses doigts inquisiteurs qui malaxent mon petit cul, il y prend un plaisir certain. Mais pas autant que moi. Je suis déjà ailleurs, hors du temps. Hors de mon corps même. C’est comme si je flottais dans l’air, je vois une jeune fille qui se laisse peloter par un grand brun. Il lèche sa poitrine et la maintient debout, sous les fesses. Je mets un long moment avant de réaliser que cette jeune fille c’est moi. Alors soudain, tout se brouille dans ma tête. Je suis ailleurs. Je ne suis plus.

Petit à petit, je reviens à moi. Qui suis-je ? Où suis-je ? Et qui est cet homme, près de moi, qui semble rassuré de me voir émerger de mon coma orgasmique ? Il me sourit, continue de passer ce linge humide sur mon front. Mes idées se remettent en place doucement. Je regarde autour de moi, j’aperçois son bureau, la lourde porte en bois, la large baie vitrée d’où j’aperçois la Tour Eiffel déjà illuminée. Il commence à faire nuit, dehors. On est fin Janvier, je suis en stage. Tonton Denis. Lui, il est certainement encore dans son bureau. Je suis affalée dans un profond canapé. La porte en bois, je me souviens d’y avoir frappé et d’être entrée dans ce bureau immense. La baie vitrée, je me souviens d’avoir vu la « Vieille Dame », mais il faisait encore jour. Combien de temps ai-je perdu connaissance ? Certainement plus d’une heure. Je veux essayer de me redresser. Ma tête tourne encore. Mes cuisses sont largement écartées, il a certainement pu voir ma culotte. Mais elle est toujours en place. Pourquoi suis-je si trempée, entre mes cuisses ? Et je commence à me rappeler. Ses mains sur moi, puis sa bouche. Je me rappelle avoir ôté moi-même ma brassière, pour lui offrir mes seins à lécher, à téter. La montée du plaisir. L’orgasme tonitruant qui a dû arriver ensuite. Je me souviens de tout, tant que j’étais consciente. Le reste, c’est lui qui me le raconta. J’avais perdu connaissance et il m’avait porté sur ce profond canapé, et il avait déposé un linge humide sur mon front. Qu’il tenait toujours en main. J’étais toujours torse nu devant lui et, bizarrement, cela ne me dérangeait absolument pas. Je ne suis pas exhibitionniste, habituellement, pas comme Vanessa par exemple. Sans être prude complètement, je ne m’étais jamais exposée ainsi devant un homme, mon médecin mis à part. Il se présenta à moi.

« Giacomo » avait-il dit en me tendant la main.

Sans réaction de ma part, il avait répété, en plaçant ses mains devant son torse, comme pour dire que Giacomo, c’était bien lui. Tendant ensuite les mains vers moi, il attendait que je me présente à mon tour.

« Julia. Je m’appelle Julia.  »

« Enchanté, Julia.  »

Il avait gardé sa main gauche sur mon front. Son autre main vint se poser sur mon genou. Je ne fis aucun geste pour resserrer mes cuisses. Alors, sa main progressa lentement à l’intérieur de mes cuisses. Encore un peu et il allait toucher au but. Ma culotte était trempée et il ne pouvait l’ignorer. C’était sûr et certain, il allait me doigter. Je savais évidemment ce que c’était, j’avais souvent pratiqué. Mais bien sûr, personne d’autre n’avait eu accès à mon intimité. Sauf ma gynécologue, mais c’était une femme, une professionnelle de santé. Ses examens étaient très consciencieux. Une image me revint en tête. Bérénice. Elle était la première à avoir posé ses doigts là où personne d’autre que moi ne l’avait fait. J’avais fermé les yeux à ce souvenir, et j’attendais impatiemment la suite des évènements.  Il tournait autour de mon vêtement, sans véritablement oser toucher le Saint Graal. J’étais à fleur de peau et prête à tout lui donner, tout accepter de cet homme que je ne connaissais absolument pas. Enfin, pas vraiment. Durant mon inconscience, il aurait parfaitement pu profiter de moi, de mon corps alangui, et je n’aurais pas pu me défendre. Au lieu de cela, il m’avait soignée. Il me posa la seule question qu’il vint à l’esprit.

« Tu as quel âge, petit ange.  »

Fièrement, je répondis.

« J’ai 15 ans. Bientôt 16.  »

Il ôta brusquement sa main de mes cuisses et se releva. Il m’aida à me relever à mon tour et se baissa pour me redonner mes vêtements, brassière et corsage. J’avais compris que la séance était terminée pour aujourd’hui. Je lui demandais si je le reverrais lundi. Il me répondit gentiment, avec son accent chantant, qu’il serait bien là lundi, mais ni mardi et mercredi, voyage à l’étranger pour deux jours. En le quittant, je lui dis à lundi. Il ne répondit pas mais il me sourit. Je courrais dans le bureau de Denis, afin de rester avec lui pour qu’il me ramène à la maison. Il fut très surpris que je sois encore là à cette heure et prévint sa sœur, ma mère, que j’étais avec lui et qu’il me ramènerait à la maison bientôt.

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