Sur les conseils d’une amie, elle s’inscrit dans une agence de rencontres internationales pour y trouver un homme bon et intelligent. Elle eut de nombreux contacts, certains hommes vinrent même la voir à Samara. Elle finit par se décider pour un français, qui lui paraissait beaucoup mieux que tous les autres, il s’appelait Philippe. Il vint passer une semaine à Samara mais elle ne se donna pas à lui et il ne parut pas s’en offusquer. Puis elle passa une semaine de rêve en France, dans sa ville, Le Mans. Elle se donna à lui finalement, le dernier soir, dans la chambre de l’hôtel qu’il lui avait réservée. Il lui avait fait l’amour divinement et avec beaucoup de tendresse.
Le lendemain, elle lui annonça qu’elle acceptait sa proposition de mariage et que, pour cela, elle devait retourner en Russie régler ses affaires. Puis se rendre à l’Ambassade de France, à Moscou, afin d’y demander un visa longue durée. Avant de revenir pour le mariage.
Dans l’avion Moscou/Paris qui la ramenait en France, un mois plus tard, elle rencontra une jeune fille russe, Anna, qui venait finir ses études d’ingénieur informatique en France, à Nantes. 6 ans de différence entre les deux jeunes filles et des parcours bien différents mais une grande amitié naquit tout de suite entre elles. Elles ne pouvaient se quitter comme ça. Arrivées à l’aéroport Charles-De-Gaule, Philippe les amena à la FNAC pour qu’elles y achètent chacune un téléphone portable, à carte rechargeable, pour garder le contact. Puis, ils se quittèrent sur le quai de la gare TGV où Anna prit son train pour Nantes.
Les préparatifs du mariage avançaient et Jenny rencontra la famille proche de son fiancé, ses parents d’abord et son frère, Claude. Elle n’invita que Mariya et Anna, pour être ses demoiselles d’honneur. Philippe avait tout organisé, de A à Z, mis à part la robe de mariée que Jenny alla choisir avec sa future belle-mère. Mariya vint la rejoindre deux semaines avant la cérémonie. Elle habiterait chez son beau-frère, Claude qui avait une chambre d’ami pour elle. Un trajet de 40 minutes en train séparait les deux villes et elles pourraient se voir tous les jours.
Dix jours avant le mariage, une grosse dispute tourna à l’orage entre les deux fiancés. Jenny voulait trouver du travail rapidement après le mariage afin de participer aux frais de la famille et se construire une nouvelle vie en France mais Philippe préférait la garder à la maison et souhaitait avoir un enfant très rapidement. Et sans doute un second peu de temps après. Ils étaient tous les deux d’accord sur le nombre mais pas sur les dates. La conversation s’envenima et Jenny comprit très vite que Philippe ne voulait pas qu’elle travaille en dehors pour la garder enfermée dans les tâches ménagères et son rôle de mère au foyer.
Dans un moment d’énervement, elle lui cria qu’elle ne serait jamais son esclave, pas plus sexuelle que domestique. Il la frappa violemment, à plusieurs reprises, et il quitta la maison pour aller se calmer. Jenny se releva et téléphona de suite à Claude pour qu’il vienne la chercher immédiatement. Le temps qu’il arrive avec Mariya, elle avait déjà préparé sa valise. Ce n’est que sur l’autoroute qu’elle put enfin raconter ce qu’il s’était passé. Elle ne revit jamais Philippe. Mariage annulé.
Elle resta loger un moment chez Claude, trouva une place de vendeuse dans un magasin de produits de beauté, et, dès qu’elle le put, prit un appartement à Angers. Claude l’aidait du mieux qu’il pouvait pour les questions administratives et autres complications. Mariya, retournée en Russie, quitta son travail et vint habiter avec elle. Pour la soutenir moralement après cette déception. Mais en temps qu’amie, pas plus, même s’il leur arriva quelques fois de coucher ensemble.
Mariya trouva à son tour une place de vendeuse dans une grande chaine de produits cosmétiques, mais rapidement elle suivit des formations en interne pour évoluer dans la hiérarchie et, deux ans après, elle dirigeait le magasin d’Angers. Elle prit son propre appartement également, mais elles se voyaient très souvent. Claude, qui est technicien informatique, leur a préparé à chacune un ordinateur avec adresse de messagerie, Skype et Facebook évidemment pour qu’elles puissent se voir sans se déplacer, grâce à la webcam. (Il m’en a préparé un moi aussi, pareil mais la webcam, je l’ai jetée).
Jenny vivait sagement sa vie de vendeuse. La vie simple qu’elle s’était construite lui convenait parfaitement. Seule la solitude lui pesait parfois. Heureusement, elle avait gardé le contact avec Anna, qui vivait à une centaine de kilomètres de chez elle. Elle aussi avait été présente pour la soutenir après l’annulation du mariage. C’est d’ailleurs un peu grâce à elle qu’elle est restée en France. Elles en avaient discuté longuement, allongées ensemble sur le lit, dans la chambre d’ami que Claude lui avait laissée. De paroles en paroles, de conseils en conseils, les gestes accompagnaient souvent les mots. Des gestes de tendresse, d’amitié.
Puis, un long silence. Anna caressait machinalement les cheveux de son amie, comme pour la rassurer. Jenny se saisit de son autre main et la posa sur sa poitrine menue. Loin de refuser ce contact, Anna commença à caresser les petits seins. Guère plus gros que les siens, pour être honnête. Jenny bougea légèrement et leurs bouches se rapprochèrent, pour ne faire plus qu’une. Un tendre baiser qui déchaina les désirs des deux femmes.
L’une comme l’autre, elles étaient en manque de tendresse, d’amour, de sexe, pour tout dire. Anna parce qu’elle n’avait pas encore trouvé de partenaire. Elle étudiait d’arrache-pied pour obtenir son diplôme d’ingénieur. Pris par les préparatifs du mariage, Jenny et Philippe n’avaient plus fait l’amour depuis deux semaines. L’une comme l’autre avait besoin de ce moment de tendresse, qui se transforma rapidement en tornade sexuelle. Les vêtements volèrent dans toute la pièce et c’est entièrement nues qu’elles ont passé leur première nuit d’Amour. Avec un grand A. c’était du sexe à l’état pur, bien évidemment, mais c’était surtout et avant tout un amour immense qui liait les deux femmes. Amour et amitié.
Elles ont vécu d’autres moments intenses, ensemble, lorsque Jenny a eu son propre appartement. Et aussi quand Jenny se rendait à Nantes chez sa meilleure amie. Anna était proche de son examen final, aussi les visites s’espacèrent lentement. Jenny adorait son travail au magasin, même si c’était bien loin de sa formation initiale qui était analyste économique.