Florence : Présentation (09/10)

Blottie contre sa poitrine, j’étais si bien, tellement en confiance que je lui confiais tout, ma visite médicale chez mon médecin traitant, la petite exhibition dans le tramway et même cette dernière expérience, dans les toilettes du restaurant où nous venions de manger. Elle m’écouta attentivement, tout en caressant mes cheveux, sans poser une seule question. Par contre, je sentis qu’elle réagissait quand je racontais la dernière aventure. Celle-ci semblait lui donner des envies, des idées peut-être ?

Nous avons refait l’amour jusqu’à la nuit tombée, jusqu’à ce la faim nous oblige à nous restaurer. Et c’est ainsi, entièrement nues, que nous avons diner. Grignoter, devrais-je dire, car c’était d’autres envies qui déjà, titillaient nos sens. Avant de retourner dans la chambre, elle me plaça devant la grande baie vitrée. Nous avions une vue magnifique sur la ville qui s’endormait, des lumières scintillaient ici et là. Et ce grand immeuble, aussi haut que le nôtre, qui nous cachait une partie de la ville était lui aussi éclairé, à certains étages. Je frissonnais de plaisir quand elle me murmura à l’oreille.

« Tu vois toutes ces lumières, autant de fenêtres allumées, avec certainement des personnes derrières les vitres. Certains pourraient te voir, t’admirer. Te désirer autant que moi je te désire. La seule différence, c’est qu’ils n’auront qu’une vision fugace de ton corps, alors que moi je peux te toucher, te sentir, te caresser. Et même te faire jouir ».

Disant cela, elle m’entraina dans la chambre que nous n’avons quitté que le dimanche midi. Quelques crudités avalées à la va-vite et je rejoignais enfin mon appartement, repue de sexe et de plaisir, comblée comme jamais je ne l’avais été auparavant. Seule chez moi désormais, je repensais au déroulement de cette journée de samedi qui avait changé ma vie. Et pour finir, je me demandais pourquoi j’avais si longtemps refusé de m’imaginer avec une autre femme. De faire l’amour avec une femme.

Je reste persuadée que la première fois que j’avais vu Noémie, presque nue, c’était voulu de sa part. elle avait déjà envisagé une relation entre elle et moi, à laquelle je n’avais pas répondu. Cela n’avait pas gâché notre amitié, l’avait même sans doute renforcée. Tout en gardant ce secret désir en elle, souhait qu’elle venait d’exaucer. Et même au-delà de ses espérances. Ma docilité envers elle et mes aveux faisaient d’elle une Maîtresse et de moi, sa soumise obéissante.

Tout cela, elle l’avait compris en cette matinée ensoleillée. Pour conforter son ascendant sur sa nouvelle soumise, elle m’avait lancé un challenge. Quand je l’ai écoutée, j’étais horrifiée rien qu’à la pensée de ce qu’elle me demandait de faire. Mais, tout au fond de moi, j’étais excitée comme une puce. En rentrant chez moi, dans ma solitude toute relative, je repensais à ses consignes pour le lendemain et je savais que j’oserais, du moins pour le début de ce qu’elle avait exigé de moi.

Je reprenais une douche, avant de me coucher, et je m’allongeais, sans aucun vêtement sur moi. Chose que je n’étais pas habituée à faire. J’avais soigneusement préparé les vêtements que je porterais le lendemain. Vêtements et sous-vêtements. Je cherchais à élaborer des scénarios pour exécuter ce que l’on m’avait demandé, mais aucun ne me semblait satisfaisant. Finalement, je m’endormais sans n’avoir rien planifié vraiment, me fiant simplement à mon charme et à ma coquetterie.

Le challenge, qu’elle m’avait poussé à accepter, était ni plus ni moins de m’exhiber devant mon patron, un homme à femmes qu’il était jusqu’à sa rencontre avec Jocelyne, une infirmière qui avait travaillé avec nous. Elle avait réussi à le séduire au point qu’il avait demandé le divorce de sa première femme, mère de ses deux enfants, avant de l’épouser à son tour. Elle avait bien sûr arrêté de travailler, passant son temps libre dans les magasins et les instituts de beauté.

Dès qu’une nouvelle infirmière arrivait au cabinet, elle était bien plus présente. Auprès de son mari, tout d’abord, pour lui faire comprendre qu’elle le surveillait activement. La nouvelle arrivée, surtout si elle était jeune et belle, sentait immanquablement cette pression que Jocelyne exerçait sur elle et sur toutes les autres femmes présentes autour de son mari. Et je crois savoir que sa technique de dissuasion a parfaitement fonctionné. Aucune infirmière, titulaire ou stagiaire, n’a osé braver cette femme qui semblait dangereuse.

Jocelyne connaissait plutôt bien ses anciennes collègues, elle avait évalué qui était une menace pour son couple, et qui ne le serait jamais. Elle avait compris que je faisais partie de la seconde catégorie et nous étions presque devenues amies, avant qu’elle ne devienne « Madame ». Je trouvais son attitude ridicule mais je ne l’enviais pas du tout. Elle était devenue méfiante envers toutes les femmes qui approchaient de son époux, redoutant que l’une d’elles ne réussissent à l’obliger à divorcer, encore une fois, pour prendre la place qu’elle avait gagné de la même manière.

Elle avait estimé, à juste titre, que je n’étais pas une menace. Pas jusqu’à aujourd’hui. J’allais tenter de séduire mon patron. Et cela était facile pour moi, qui travaillait toute la journée au bureau, tout près de lui. Et malgré tous les films que je m’étais faits dans ma tête, ce fut pour moi d’une facilité déconcertante. Il m’avait suffi d’ouvrir un peu plus les boutons pression de ma blouse pour qu’il puisse apercevoir le soutien-gorge pigeonnant que je portais pour lui, ce matin-là. Absorbé par la vision qu’il avait de ma poitrine, il ne put s’empêcher de commenter, curieux qu’il était de savoir si je portais un ensemble coordonné.

Je m’écartais alors de lui, faussement courroucée par sa remarque. Il était sur le point de s’excuser, craignant de m’avoir offensée, lorsque je remontais lentement le bas de ma blouse blanche. Il sut très vite que je portais des bas, avec porte-jarretelles. Je n’allais pas plus haut, le laissant mijoter dans son envie d’en voir plus. Je laissais retomber les pans de ma blouse, tournant le dos, prête à quitter son bureau. Je savais que nous étions seuls, à ce moment-là, dans le cabinet médical.

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