Nous avions besoin toutes les trois d’une bonne douche pour nous revigorer. Il commençait à se faire tard et Ludivine devait retrouver des amis pour se rendre à une soirée. Mais nous avons pris le temps de bien nous laver, de nous rincer et de nous sécher. Tout ça, prétexte à de nombreuses caresses, comme vous pouvez vous en douter. Une fois rhabillées, Ludivine sortit son portable de son sac pour prendre un selfie d’elle et moi.
Tout à coup, elle se figea, incapable d’articuler et du moindre geste. Roselyne et moi ne comprenions pas ce qui lui arrivait. Nous avons réussi à la faire s’asseoir sur le canapé, tout en nous posant énormément de questions. Devions-nous faire venir un médecin ? Roselyne se levait pour téléphoner lorsque la jeune fille éclata en sanglots.
Elle posa sa tête sur mon épaule, sans pour autant arrêter de pleurer. Roselyne avait compris que le plus gros de la crise était passé et revint s’asseoir près de nous. Il lui fallut beaucoup de temps pour pouvoir prononcer un mot. Que dis-je ? Un aveu qui fait froid dans le dos.
« J’ai été violée ».
Roselyne et moi, nous nous sommes regardées, interloquées. À aucun moment, nous ne l’avons forcée à quoi que ce soit. Jamais elle n’a dit NON, aucun refus des caresses prodiguées. Nous attendions impatiemment des explications sur cette accusation. Elle s’était bien calmée mais elle répétait sans cesse cette maudite sentence : « J’ai été violée ». Quand elle reprit pleinement conscience, elle commença à nous expliquer.
« C’était en Juin. J’avais eu la confirmation que je passais en seconde année et j’avais décidé de fêter ça avec d’autres amis. Comme souvent, lorsqu’on se retrouvait entre nous, j’aimais prendre des selfies avec mon portable, pour immortaliser l’instant. Et c’est en renouvelant ce geste, tout à l’heure avec vous, que tout est remonté à la surface. J’avais totalement occulté cette soirée de ma mémoire ».
« C’était donc en Juin et, j’ignore comment, j’ai été séparée de mon groupe d’amis. Mais il y avait des quantités d’autres étudiants qui fêtaient eux aussi la fin de l’année scolaire. Je me suis retrouvée dans une soirée, avec plein de jeunes que je ne connaissais pas. Je le sais car j’avais continué à prendre des photos. Peu à peu, sur ces photos, je me retrouvais être la seule fille. Sans pour autant m’en inquiéter plus que ça ».
» Je me suis réveillée sur le banc d’un abri bus, sans comprendre comment j’étais arrivée là. J’ai appelé ma grande sœur pour qu’elle vienne me chercher et j’ai passé la nuit chez elle. C’était une habitude lorsque j’étais un peu trop pompette. C’est quand j’ai voulu prendre une douche bienfaisante que j’ai compris que j’avais été violée. Je n’avais plus ma culotte et j’avais des douleurs entre les cuisses. Et dans mon cul aussi « .
« J’ai laissé l’eau couler sur moi jusqu’à ce qu’elle soit froide. J’avais vidé le ballon d’eau chaude. Je suis allée me coucher et j’ai dormi très longtemps. Le lendemain, j’ai prévenu mes parents que j’étais chez Léa et je suis retournée m’allonger. Jusqu’au soir, cette fois. Le dimanche matin, je suis retournée chez moi, j’avais tout oublié. Non, j’avais tout enfoui dans ma mémoire. Les seuls détails de cette soirée, les photos, je les ai effacées de mon portable pour n’en garder aucune trace ».
Nous l’avions écoutée très attentivement, avec énormément de compassion. Nous savions que, légalement, elle n’avait aucun recours car elle ne pouvait fournir aucune preuve de cette abomination. Elle s’était reconstruite tout simplement en faisant abstraction de ce qui s’était passé. Elle expliqua, en nous souriant, qu’elle comprenait un peu mieux son attirance pour les filles depuis quelques mois. Depuis l’été dernier.
Nous sommes sorties, elle et moi, et j’ai tenu à la raccompagner jusqu’au bar où elle devait retrouver ses amis. Mais au moment de se quitter, elle s’accrocha à mon cou en me demandant à l’oreille.
» Je peux rester avec toi ? … Cette … Nuit ? »
Sa requête était trop attendrissante et je n’avais aucune envie de lui dire non. C’est donc bras dessus, bras dessous que nous avons rejoint mon appartement pour une nuit mémorable. Elle était avide de ces nouvelles sensations que je lui faisais connaître. Pressée d’apprendre, de recevoir mais aussi de donner du plaisir à sa partenaire. Elle avait très vite repris son esprit de dominante du début de soirée, quand je l’ai vue entrer dans ce bar. Elle imposait le rythme, les positions. J’étais vraiment transportée avec elle dans un nuage de volupté indicible. C’était comme un rêve éveillé, un fantasme devenant réalité. Un pur moment de bonheur et de tendresse.
J’étais un peu gênée, le lundi matin, en retrouvant Christiane dans son bureau. Il n’était pas question que je lui révèle ma relation avec sa fille, ni les raisons qui lui ont fait détester les hommes. Comme au début de ma relation avec Léandre, juste avant qu’elle ne nous surprenne ensemble. Elle a sans doute ressenti ce malaise qui m’habitait.
J’étais debout près d’elle, assise à son bureau, et j’avais le parapheur en main. Elle tourna son fauteuil de mon côté, écarta les jambes pour que je puisse avancer plus près, à sa demande. Elle glissa dès qu’elle le put ses mains sous ma jupe et caressa mes fesses. La tête appuyée sur ma poitrine, elle me confia que tout s’était très bien passé avec son mari, après qu’il m’ait raccompagnée. Il était même ravi de nous avoir surprises et il m’a fait de nouveau l’amour en rentrant. Chose qui n’arrivait plus depuis très longtemps.
« Il m’a même … Demandé. Si nous … Pouvions … Recommencer. Un jour ? »
Elle était vraiment très émue en me demandant cela. Pour la première fois, j’ai pris une initiative. J’ai pris sa tête entre mes mains pour la regarder bien en face, et j’ai déposé un tendre baiser sur ses lèvres, en signe d’acceptation. Je savais pertinemment l’effet que cela aurait sur elle. Je me jetais à ses pieds, soulevais sa robe pour découvrir sa lingerie toute trempée d’excitation.
Elle a dû mordre son avant-bras pour ne pas crier au moment fatidique de la jouissance. J’ai dû ôter sa culotte, trop humide pour qu’elle la garde. Je suis revenue plusieurs fois dans son bureau, ce jour-là.