Clara et sa famille (01/11)

Clara n’avait pas dix ans lorsque les médecins lui ont diagnostiqué une tumeur au cerveau. Sa famille, ses parents surtout, Nadine et François, ont bien cru qu’elle n’y survivrait pas. C’était l’avis des médecins qu’ils avaient consulté et tous avaient eu la même réponse. Mais ils n’avaient pas compté sur la force de l’Amour qui régnait entre les deux parents et leur fille unique. Nadine avait eu un gros souci de santé au moment de l’accouchement. Elle avait failli mourir, et l’enfant aussi. Tout s’était bien terminé, avec pourtant une mauvaise nouvelle, elle n’aurait pas d’autres enfants par la suite. Elle avait alors reporté tout son amour sur sa fille chérie. Quand elle avait appris la maladie dont elle souffrait, elle a obtenu un congé exceptionnel pour rester chez elle à soigner son enfant. La mairie, où elle travaillait, l’avait mise en A.S.A., Autorisation Spéciale d’Absence. Ses collègues féminines se dévouaient, quand elles le pouvaient, pour venir la remplacer, juste quelques heures, pour qu’elle puisse se reposer un peu. Les hommes proposaient surtout de faire les courses qu’elle n’avait pas le temps de faire. François aidait beaucoup lui aussi, mais il était démuni face à sa fille malade. Lui ne croyait pas dans une guérison possible, après ce qu’avaient affirmé les médecins qu’ils avaient consulté. Il soutenait malgré tout sa femme, pour l’aider à surmonter cette difficile épreuve. L’Église se rapprocha de la famille aussi, par l’intermédiaire du prêtre de la commune, le Père Doisneau. Une femme aussi, catéchiste, vint les voir très souvent. À l’hôpital d’abord, puis chez eux. Madame De Rhéau était une personnalité très en vue dans la commune, dans la région aussi. C’était une fervente catholique, qui apprenait le catéchisme à de jeunes enfants, garçons et filles mélangés. Après quelques visites, elle demanda à Nadine, et à Clara, de l’appeler par son prénom. Marguerite.
Entourée de l’amour de toute sa famille, de ses amies, et même de l’Église, la guérison devint possible. Des progrès ont très vite identifié et Clara allait de mieux en mieux. Dans sa classe et dans toute son école, tous étaient au courant de sa maladie, et de l’issue fatale qui pourrait arriver. C’est Flora qui se proposa la première pour lui amener les cours auxquels elle n’avait pas pu participer. Même si elles n’étaient pas (encore) dans la même classe, sa maitresse lui donna les cours qu’elle pouvait étudier seule. Elle y allait tous les soirs, après l’école, et même les autres jours. De se sentir entourée ainsi, et aimée, a certainement beaucoup compté dans la guérison presque miraculeuse de Clara. Marguerite et le Père Doisneau mirent cela sur la prière et leur foi en Dieu Tout-Puissant. Clara allait vivre et c’était cela le plus important. Elle put enfin se redresser toute seule dans son lit, puis se lever pour venir à table avec ses parents, sa mère principalement. La plus présente auprès de sa fille. Elle ne vivait plus que pour elle, pour qu’elle puisse recommencer à vivre sa vie de petite fille. Nadine se levait, se lavait et s’habillait succinctement, pour être toujours au service de Clara, sa princesse. Elle l’aidait pour aller aux toilettes, pour la laver, avant de marcher jusqu’à la cuisine. Le petit-déjeuner avalé, elles allaient se poser sur le canapé, le meuble qui devint le plus important après son lit de jeune fille. C’est dans le salon que Nadine recevait ses amies, et celles de Clara. C’est là aussi qu’elle faisait ses devoirs avec Flora, mais elle ne pouvait se concentrer très longtemps. Les séquelles de sa maladie étaient encore présentes. Et c’est donc sur ce même canapé que survint un petit incident qui changea leurs vies. Ce jour-là, Nadine portait un maxi tee-shirt sans manches, trop grand pour elle, et juste sa culotte dessous. Dans un mouvement qu’elle fit pour reprendre la télécommande de la télé, près d’elle, son sein sortit du vêtement. Juste sous les yeux de Clara. C’était évidemment la première fois que Clara le voyait d’aussi près, si on excepte les tétées lorsqu’elle était bébé. Elle fut prise d’une folle envie de l’embrasser, de le téter à nouveau. Il lui était impossible de résister à cette envie, alors elle embrassa le sein maternel. La première réaction de Nadine, c’était de l’empêcher de continuer. Mais aussitôt, le souvenir de son bébé qui la tétait pour prendre des forces s’imposa à elle. Elle ne pouvait rien refuser à sa princesse et, si cela lui faisait plaisir, alors pourquoi pas. Très vite, elle ressentit une sensation de bien-être.
Il faut dire que, depuis le début de la maladie de Clara, François et elle n’avaient pratiquement plus fait l’amour. Le plus souvent, elle s’endormait comme une masse, aussitôt couchée, pour se réveiller en sursaut une heure après. Elle se levait pour courir dans la chambre de Clara, vérifier tout allait bien, avant de revenir se coucher. Pour recommencer une heure plus tard. Ce rythme avait été le sien depuis plusieurs mois et là, elle ressentait du plaisir à se laisser téter par Clara. Qu’y avait-il de mal à cela ? Sa fille était vivante et sa princesse demandait de l’attention. Ce qu’elle lui donnait sans compter. Clara posa sa main gauche sur le ventre de sa mère, la remonta doucement sous le tissu du maillot, jusqu’au sein qu’elle commença à palper. Un instant, elle releva la tête vers sa maman pour lui dire.
« Pas de jaloux.  »
Et elle reprit sa tétée de plus belle. Cela dura très longtemps, elles ne furent nullement dérangées ce jour-là. Dès le lendemain, quand elles furent seules, Clara releva d’autorité le tee-shirt de Nadine. Il était plus serré que celui de la veille mais la bouche atteignit tout de même son but ultime. Les jours qui suivirent se ressemblaient tous. Et c’est au bout d’une semaine que Nadine réalisa à quel point Clara avait progressé, côté guérison. Elle n’avait presque plus besoin de son aide pour marcher. Elle était beaucoup plus agile, plus déterminée dans les actions qu’elle menait. Elle redevenait la petite fille que Nadine n’avait plus vue depuis des mois. Les médecins parlaient de rémission inespérée, l’Église parlait du pouvoir de la prière, sa famille et ses amis parlaient de l’amour qui l’avait entourée. Seule Nadine ne disait rien. Elle savait. Elle avait compris que c’était son sein, ses seins, qui avait redonné vie à sa princesse. Et elle ne lui refusa jamais l’accès à sa poitrine, tant qu’elles n’étaient que toutes les deux.

 

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