C’était plus un ordre qu’une invitation amicale et je n’avais aucune idée de ce qu’il avait prévu. Ma mère et mon fils seraient sans doute présents, il ne pourrait donc pas redevenir Maître Tigre, chez lui. J’y ai repensé tout le reste de ma journée, et une bonne partie de la soirée. Sans pouvoir apporter une réponse claire sur ses intentions. De toute façon, j’étais prête à TOUT, avec lui. J’ai fini par m’endormir en rêvant qu’il me prenait, à califourchon sur sa Harley-Davidson. C’était un rêve de gamine qui avait des chances de pouvoir se réaliser, maintenant qu’il était mon Seigneur et Maître. Je le répète, je lui étais toute dévouée et j’aurais tout accepté avec lui. Pour LUI. C’est, malgré tout, avec une petite appréhension que j’ai quitté mon travail le mercredi midi pour me rendre directement dans la maison familiale. Maman a semblé très surprise de me voir là, et inquiète. Mais je l’ai rassurée immédiatement, il n’y avait rien de grave me concernant. Par contre, je lui demandais si elle avait reçu les résultats des analyses que l’on père avait faites à l’hôpital, la semaine passée. C’est elle qui m’a rassurée à son tour en précisant qu’il n’y avait rien d’alarmant. On passa à table mais papa restait pensif, un peu bourru. Le connaissant bien, je savais qu’il préparait son plan, dans sa tête, et qu’il était presque prêt à le mettre à exécution. Dylan, mon fils, n’était pas revenu de l’école. Tout avait été organisé pour qu’il puisse passer l’après-midi avec son meilleur copain, et la nuit également. Nous sommes passés dans le salon pour boire la café et j’ai trouvé que papa était maintenant beaucoup moins tendu. Nous étions enfin dans la configuration attendue. J’avais pris place dans un des fauteuils et mes parents étaient sur le canapé, côte à côte. Il s’est enfin tourné vers ma mère en prenant son air sombre pour lui dire.
« Écoute. J’ai des choses très importantes à te dire et c’est justement pour cela que j’ai demandé à Lauryn d’être présente. »
Maman avait blêmi, pensant sans doute à une séparation, un divorce.
« J’ai appris des choses inacceptables concernant ton frère, Roger. »
Je l’ai vue blêmir une nouvelle fois, mais elle s’est très vite reprise.
« La suite, c’est Lauryn qui va te dire, avec ses propres mots, ce qui s’est réellement passé. »
Il me donnait la main mais je ne savais pas du tout par quoi commencer. Le mieux, c’était de commencer par le début.
« J’ai toujours beaucoup aimé tonton Roger, tu le sais bien, et ça, depuis toute petite. Quand il me prenait sur ses genoux, qu’il me faisait participer aux conversations des adultes que vous étiez. Même quand ses mains ont commencé à me caresser, j’adorais. Je voulais apprendre. Tout. Et avec lui. Et, devant vos yeux, il a très souvent profité de mon corps d’adolescente, sans que personne ne s’en aperçoive. Mais pour aller plus loin, il fallait que nous soyons seuls, lui et moi. Il m’a demandé mon emploi du temps de mon collège et il m’a offert un téléphone à carte, pour m’appeler et me donner rendez-vous. C’est dans sa voiture, ou bien dans des parcs, qu’il a continué mon éducation. »
« Sexuelle, je précise. »
Maman me regardait bizarrement, avec des grands yeux ébahis. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Pourtant, au fond d’elle-même, elle savait que c’était vrai puisqu’elle avait aussi subi presque la même chose. Il lui avait tout appris, surtout comment rendre un homme heureux. Ils avaient ensuite choisi ensemble celui qui la dépucèlerait, il voulait que ce soit un autre que lui. Et c’est mon père qui avait été choisi. Mais, une fois femme, il ne s’était plus gêné pour la prendre comme il le voulait, et quand il le voulait. Et, un jour, bien préparée, il l’avait enculée pour la première fois. Elle avait vécu des moments formidables entre ses mains et elle se souvenait de tout, au moment où moi-même je lui racontais ce que j’avais subi. Je la voyais un peu mal à l’aise, sur son canapé, près de mon père. Je continuais.
« Et cela aurait pu durer plus longtemps si on n’avait pas failli être surpris par sa femme qui rentrait plus tôt de son travail. C’était le jour où il avait décidé de faire de moi une vraie femme. C’était chez lui, sur son canapé. Il avait déjà ôté ma culotte et, sans l’arrivée de sa femme, il m’aurait dépucelée. Je suis partie sans être vue et je ne l’ai plus revu pendant des mois. Son fils, Romuald, avait trouvé ma culotte, coincée entre deux coussins du canapé. Tu connais la suite, scandale et finalement divorce. J’ai donc presque tout appris avec lui et j’aimais tout ce qu’il me faisait. J’avais une soif d’apprendre qui ne tarissait jamais. Et, malgré tout, jamais il n’avait réussi à me faire l’amour, comme il le souhaitait ardemment. Jusqu’à il y a quelques mois. »
Tout a commencé pendant les vacances de Février. Il avait été chargé de s’occuper de Céliane et Lisa quand elles n’étaient pas au centre aéré. Un soir, je discutais par SMS avec Céliane qui me disait qu’elle n’aimait pas trop que ce soit lui qui les garde. Je lui avais répondu qu’elle devait se méfier de ce gros pervers. Malheureusement, il était juste derrière elle et il a vu ce que j’avais écrit. Il a pris le téléphone des mains de Céliane pour me répondre personnellement. Il a clairement menacé de « s’occuper » des filles si je n’acceptais pas un rendez-vous avec lui. J’étais hors de moi mais je n’avais pas le choix. J’ai donc accepté de passer un week-end chez lui, à condition qu’il laisse mes nièces tranquilles. »
Maman avait ouvert encore plus ses grands yeux, ne croyant pas son propre frère capable d’une telle ignominie.
« Je suis arrivée un samedi matin, j’avais laissé ma voiture sur le parking d’un supermarché pour monter dans la sienne. Je pensais qu’on irait chez lui mais il m’a conduite à sa cabane de pêche. «