Je roulais très vite, en direction de la maison de Tristan, pour lui apprendre la bonne nouvelle. J’avais réussis à convaincre Roland de remettre en état « La Grange » et il pourrait bientôt y opérer, lui et son ami Yvon, pour l’anniversaire de Jessica. Lola, sa grande sœur, avait entendu elle aussi et vint me féliciter d’avoir réussi là où elle avait échoué. Profitant qu’elle discutait avec moi; Tristan partit retrouver son complice pour lui annoncer la bonne nouvelle. Je restais seule avec Lola, grande blonde aux charmes indéniables, qui restait surprise de ma réussite. Elle me regarda de plus près et finit par me dire.
« C’est vrai que tu as des charmes que je n’ai pas, pour convaincre ce vieux bougon ».
Elle m’expliqua alors qu’elle avait essayé depuis longtemps de le convaincre de rouvrir le lieu que ses fils avaient fermé en quittant définitivement la maison. Elle revenait l’été, pour se faire bronzer, et pour s’exhiber un peu devant ce veuf et quelques-uns de ses amis pêcheurs. Elle ne venait jamais seule, Tristan était toujours présent. C’était d’ailleurs souvent à lui qu’elle demandait de lui passer de l’huile solaire sur le dos, sous les yeux intéressés des voyeurs potentiels. Roland venait souvent les voir, en apportant des rafraichissements. Il restait là, près d’elle, pour admirer ses formes et espérer un petit quelque chose. Une fois seulement, elle lui a proposé de lui remettre de l’huile solaire, Tristan était en train de nager dans l’étang. Évidemment qu’il n’a pas refusé et qu’il s’est empressé de prendre le précieux flacon pour enduire son dos du liquide protecteur. Il avait pris tout son temps, bien entendu, mais elle aussi avait apprécié ce moment convivial. C’est juste après cela qu’elle lui avait demandé si « La Grange » rouvrirait un jour. Elle n’avait pas obtenu de réponse et n’avait jamais pu aborder le sujet de nouveau.
Il était bientôt midi et je devais donc rentrer chez moi. Elle me raccompagna à sa porte, une main posée sur mon épaule. Une certaine complicité nous liait désormais, un peu comme si elle était ma grande sœur. Elle me tourna face à elle pour me faire la bise mais avant, m’étudia de haut en bas, un petit sourire aux lèvres. Je rentrais chez moi, euphorique, pour annoncer à maman, et à Élodie, que nous aurions du travail pendant les vacances de la Toussaint. Je devais maintenant trouver une raison pour que Jessica ne se doute de rien. C’est la maman de Jess qui m’offrit la solution. Vu que c’était bientôt son anniversaire, elles iraient passer voir sa grand-mère maternelle, et elles dormiraient là-bas une nuit. Cette année-là, les vacances de la Toussaint débutaient le mercredi soir. Nous sommes donc retournées au lycée deux jours et demi, avant une quinzaine de jours de vacances bien méritées.
Le lundi matin, retour dans le froid jusque chez Jessica. Nous avons rejoint l’arrêt du bus où Roland attendait déjà, moteur allumé pour chauffer l’intérieur. Nous avons bien évidemment accepté son invitation à monter nous asseoir et nous réchauffer. Je montais sur la marche et stoppais net. Roland, qui avait compris, glissa immédiatement ses mains sous ma jupe, jusque sur mes fesses. Il me pelota allégrement et je montais la marche suivante, le chauffeur derrière moi. Je stoppais une dernière fois dans le couloir, près du siège conducteur. Il faisait encore sombre dans le bus et il put en profiter pour caresser ma poitrine, que je lui abandonnais volontiers. Jessica avait pris place près de la vite et m’attendait, je dus me résoudre à aller la rejoindre. Nous sommes arrivées à l’heure habituelle à la gare et nous avons patienté dans le hall, attendant le train qui partait un peu plus tard. Je remarquais alors un garçon qui était dans notre classe, l’année dernière. Lui aussi prenait le même train que nous pour aller étudier dans notre lycée, mais en littéraire.
Édouard était issu d’une famille ultra catholique. Cela nous faisait sourire l’an dernier, Jessica et moi. Ses parents étaient même à la limite, intégristes, ne supportant le caractère volage des jeunes filles de la classe, dont nous faisions partie, Jessica et moi. Nous n’avions que très peu de contact avec lui, donc, mais cela n’empêchait pas de se saluer quand nous nous croisions dans les couloirs du lycée. Il semblait toujours perdu dans ses pensées, ou bien ruminant un des versets de la Bible, je n’ai jamais vraiment su. Je savais évidemment qu’il habitait dans cette ville où nous prenions le train, je n’étais donc pas du tout étonnée de le trouver là. Je lui ai fait un signe de tête pour le saluer, il m’a répondu de la même manière et je ne me suis plus du tout occupée de lui. Hugo et Alex venaient de nous rejoindre. Gildas eut, lui, un peu plus de mal à nous rejoindre mais il parvint à monter dans la rame, collé à moi. Gildas, je l’ai appris un peu plus tard, c’est le prénom du « banquier », toujours tiré à quatre épingles dans son costume trois pièces et son portefeuilles rempli de billets.
Le train s’ébranla et le spectacle recommença. J’étais collée face à mon chéri, Hugo, qui ne se gênait pas pour me peloter. Et j’adorais ça. Gildas, tout près de nous, observait attentivement et attendait le moment où Hugo lui donnerait le feu vert. Sous le regard, je suppose, suppliant, Hugo céda rapidement et posa ma petite main sur le renflement du pantalon. Gilda réagit aussitôt en attrapant ma main et en la glissant dans sa braguette, qu’il venait d’ouvrir. Je caressais habilement son sexe par-dessus le sous-vêtement et ne tardais pas à glisser ma main sous le tissu. Je relevais la tête vers Hugo qui semblait satisfait et je croisais le regard halluciné d’un Édouard pétrifié par ce qu’il voyait. J’espérais qu’il ne fasse pas de scandale et je compris qu’il était, au final, très intéressé. Il se rapprocha de notre petit groupe et ferma ainsi la vue à quiconque dans ce wagon. J’ignorais ce qui l’intéressait à ce moment-là, mais il fixait ma main qui branlait le sexe maintenant bien visible par nous deux.