Martine (21/23)

Elle se dressait désormais près de moi, et regardait d’une manière curieuse le corps de sa sœur allongée près de moi. Je me tournais légèrement pour voir qu’elle était presque entièrement découverte, la couette ayant glissé. Son corps de jeune fille était vraiment appétissant, et sa petite sœur le dévorait des yeux. Je fis glisser la couette de façon à ce qu’elle puisse tout voir.

Denise était allongée sur le dos, la poitrine fièrement exposée, une jambe légèrement repliée permettait d’apercevoir son jardin secret, ses poils noirs et le mystère qu’ils cachaient avait l’air de passionner la toute jeune fille qui ne pouvait pas la lâcher du regard. Je finis par me lever, totalement nue, pour la pousser vers la porte que je refermais à clef.

Je retournais me coucher sans faire plus de bruit. Il faisait chaud dans cette chambre et je n’avais nulle envie de couvrir le corps de Denise, tellement je la trouvais désirable. J’étais sur le côté, en train de l’admirer, de rêver à tout ce que j’avais envie de lui faire encore quand je fus surprise par sa voix, parfaitement réveillée.

« J’espère que le spectacle lui a bien plu ».

Puis, elle s’est mise à rire devant mon étonnement et s’est jetée sur ma poitrine, dont les tétons avaient commencé à grossir pendant que je l’observais. Nous avons joué avec nos corps, joui sous les caresses de l’autre. Jusqu’au moment du réveil des jumeaux, qui rythmaient la vie de la maisonnée depuis leur naissance.

Tout comme Denise, j’ai aidé à préparer le repas dominical. Nous sommes allés tous à l’église pour la messe de onze heures, la grande sœur de Denise était arrivée en fin de matinée et son fiancé devait nous rejoindre pour le repas familial. J’ai retrouvé ma famille en fin d’après-midi et je me suis préparée pour la reprise des cours après deux semaines fort bien remplies.

Je montais dans le bus la première, comme à mon habitude, sous l’œil goguenard du chauffeur, Auguste. Je rejoignais ma place, sur la banquette arrière, aussitôt serrée entre Michel et Roger. Pour ne pas déroger à leur habitude, ils commencèrent à me peloter outrageusement. Deux semaines sans me voir, et me toucher, c’était trop long pour eux. À chaque arrêt du car, la lumière s’allumait pour que les élèves puissent monter en toute sécurité avant d’aller s’asseoir.

Auguste regardait invariablement dans ma direction. Il semblait très excité de voir les garnements me peloter ainsi et surtout, moi qui me laissais faire. J’en avais vraiment marre d’être utilisée, et jugée. Cela devait cesser. Je commençais à me rebeller contre leurs mains baladeuses, leur demandant expressément de me laisser tranquille. Loin de les calmer, ma résistance semblait les émoustiller encore plus.

« Elle vous a demandé gentiment de la laisser tranquille. Faîtes ce qu’elle demande si vous ne voulez pas avoir affaire à moi ».

J’étais en train de rêver, quelqu’un prenait ma défense. Je l’avais déjà aperçue dans le bus, évidemment, et également au collège. Elle n’était pas dans la même classe que moi, mais je savais qu’elle s’appelait Eulalie, le prénom de sa grand-mère maternelle. Mais elle préférait qu’on l’appelle Lalie. Les garçons me forcèrent à quitter la banquette si je ne voulais plus accepter qu’ils me touchent.

Lalie m’aida avec mon sac et m’invita à prendre place près d’elle, moi contre la vitre et elle côté couloir. Je la remerciais évidemment de m’avoir défendue. J’étais heureuse, c’était la première fois que quelqu’un s’élevait contre le harcèlement dont j’étais victime en permanence, ou presque. Nous avons discuté jusqu’au collège. C’était ma première véritable amie dans mon nouvel établissement.

Je regrettais simplement que nous étions dans des classes différentes mais on se retrouvait à chaque récréation pour apprendre à se connaître un peu plus. Et nous avions beaucoup de choses en commun, elle aussi avait une petite sœur et un petit frère, sensiblement du même âge que les miens. Elle était donc la plus âgée et s’occupait des petits quand sa maman le lui demandait.

Ses parents étaient éleveurs de percherons, comme ceux de Denise. Ils éduquaient eux-mêmes leurs chevaux pour qu’ils soient prêts au débardage en forêt. Elle se promenait souvent à cheval et me proposa de me faire essayer de longues chevauchées en forêt. Je restais craintive tout de même mais j’étais prête à accepter.

Je dois préciser que j’avais énormément de chance que Lalie se soit intéressée à moi. Elle ne vivait qu’à huit kilomètres de chez moi, je pouvais facilement aller jusqu’à sa ferme en vélo. Dans le bus, et parfois aussi dans la cour de récréation, je voyais quelques fois son regard se perdre en restant fixé sur mes grosses mamelles. C’était certainement des idées que je me faisais, elle qui était si fine, si jolie.

La vie avait donc repris son cours normal après la période de vacances. Le harcèlement, les humiliations continuaient, venant principalement des élèves de ma classe. Heureusement que j’avais mon amie Lalie pour me réconforter quand on se voyait. Elle ne pouvait rien faire, ou dire, quand j’étais dans ma classe mais elle me défendait chaque fois que c’était nécessaire dans la cour de récréation ou au réfectoire.

Tout allait plutôt bien, mis à part les cours de sport. Quand mes règles sont revenues, je n’apportais pas mon maillot de bain pour la piscine. Elle accepta la raison, mais me demanda une attestation signée de l’infirmière, chose qu’elle ne demandait jamais aux autres filles de ma classe. J’allais donc revoir mon infirmière préférée pour lui demander cette attestation.

Sans me le dire, j’aurais sans doute été contre, elle avait également fait un signalement auprès du directeur de l’établissement, énumérant les faits que je lui avais rapportés concernant les cours de sport avec Mme Franquin. La semaine suivante, encore plus de remarques désobligeantes. Je commençais à presque vouloir pleurer avant d’aller en sport. Jusqu’à ce que …

Ce jour-là, étonnamment, aucune remarque, juste des signes d’impatience lorsqu’il fallait m’attendre après chaque tour de piste, ou chaque mouvement de gymnastique au sol. Puis enfin la délivrance. Le vestiaire, les douches communes. Je prenais tout mon temps pour que certaines personnes s’en aillent avant de me déshabiller à mon tour.

Je voyais les filles partir les unes après les autres pendant que je me douchais. Je n’avais pas pris plus de temps que les autres fois. Aussi je fus surprise quand la lumière s’éteignit totalement.

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