La Comtesse d’Orgemont (09/09)

Il s’en amusa, lui aussi, mais m’avoua aussitôt que ce n’était pas le but de cette convocation. Qui d’ailleurs n’en était pas une, de convocation. Il avait dû y mettre les formes mais c’était juste un entretien, une discussion qu’il souhaitait partager avec moi. J’étais un peu rassurée, mais pas totalement. De toute façon, je m’étais préparée au pire, mais tout se passait plutôt bien.

« Je ne comprends pas vraiment, Monsieur le Directeur ».

« Lauryn, nous sommes entre nous. Appelez-moi Francis. Et permettez que je vous appelle Lauryn « .

Le souvenir de la fin de soirée chez la Comtesse d’Orgemont me revint juste à ce moment-là. J’étais beaucoup plus décontractée et lui également. Il se leva, tout en continuant à parler. Il était désormais derrière moi et pouvait, je suppose, admirer mon décolleté plongeant. Il n’osa pas porter les mains sur moi mais je savais qu’il en mourrait d’envie. Et je dois dire que, à ce moment précis, je l’aurais laisser faire tout ce qu’il voulait.

Après de longues phrases que je n’ai pas écoutées, perdue dans mes pensées, il aborda enfin le vrai sujet de ma présence ici. Il me reparla de cette fameuse soirée chez la Comtesse. Il me confia qu’il n’était pas un habitué de ce genre de soirée mais le fait de m’y avoir rencontrée lui avait fait très plaisir.

« Je vous répète, Lauryn, que je ne suis pas un proche de la Comtesse. Aussi ai-je été très surpris par son appel, mardi après-midi. À mots à peine couverts, elle m’a invité à un dîner, chez elle, en très petit comité. Elle a surtout insisté sur un point précis. Elle souhaite que vous m’y accompagnez. Vous êtes, bien sûr, entièrement libre de refuser, Lauryn « .

 » Mais j’aimerais tellement que vous acceptiez cette invitation « .

 » C’est … Pour quand, ce dîner ?  »

« Ce jeudi, à 20 heures. Mais je vous répète que vous n’êtes nullement obligée d’accepter ».

« Je … Je veux bien mais … Je n’ai pas de tenue pour un tel rendez-vous. Je ne voudrais pas vous couvrir de honte ».

« J’avais prévu éventuellement cette réticence. Voici donc une enveloppe qui pourvoira à tous vos besoins. Robe et escarpins, noire de préférence la robe, et vous disposerez de la somme restante à votre convenance. Cela vous convient-il, Lauryn ? »

Je pris l’enveloppe que je sentais remplie de billets, mais j’évitais de compter devant lui. Un mouvement un peu brusque et l’une des bretelles de ma robe glissa sur mon bras, dévoilant à moitié mon sein. Je savais qu’il regardait, qu’il voyait parfaitement. Je n’eus aucun geste de refus quand sa main se posa sur mon bras. Lentement, délicatement, il remonta cette maudite bretelle.

J’étais dans un état second lorsque je sortis de son bureau. Christiane, ma cheffe, me demanda si j’allais bien. Elle voulait sans doute connaître la raison de cette convocation. Je répondis que j’allais bien, et qu’il ne s’agissait que d’un entretien, informel. Elle se contenta de cette réponse. Une fois dans mon bureau, j’appelais Clothilde pour lui demander de l’aide.

Je lui expliquais succinctement que j’étais invitée à une soirée et qu’il me fallait une robe adéquate. Nous étions jeudi et je ne travaillais pas l’après-midi, elle non plus. Par jeu, ou par défi, elle m’emmena d’abord dans le grand magasin de la place du Ralliement. Directement au rayon lingerie. Nous y avons retrouvé Aurore, la jeune vendeuse, complice de ma belle-sœur, ex, pour être exacte.

Sous prétexte d’essayages, j’ai été déshabillée, caressée, pelotée même, par mes deux amies. C’était très agréable de me retrouver dans le rôle d’une poupée de chair. Nous sommes ressorties une bonne heure plus tard avec quelques jolis ensembles. J’expliquais à Clothilde que j’avais un budget (presque) illimité pour l’achat de cette robe. Un regard éblouissant illumina son visage.

Elle connaissait une adresse, un magasin spécialisé. Elle y était entrée une fois, mais avait fait demi-tour en voyant les prix. La façade ne payait pas de mine, mais dès que vous passiez la porte, vous entriez immédiatement dans un autre monde. C’était exactement ce que je voulais. J’expliquais à la gérante ce que je souhaitais.

Son air pincé me faisait sourire mais elle trouva du premier coup la robe d’exception dont j’avais envie. Elle assista évidemment à l’essayage, en professionnelle de la mode. Elle ne fut nullement gênée de me voir en sous-vêtements. Ni gênée, ni intéressée, semble-t-il. Pourtant, ses doigts parcouraient ma peau pour ajuster un détail, me procurant des frissons incomparables. Comment faisait-elle ? Je l’ignore mais elle était vraiment douée, sous des airs de sainte nitouche.

C’était une femme sans âge, sans formes non plus. Elle se fondait dans le décor de sa boutique. Clothilde s’aperçut de mon émoi, sans en connaître la cause. Elle prétexta qu’il fallait que j’essaie d’autres modèles, avant de revenir finalement sur le premier choix. De nouveau mise à nu, ou presque, sous les yeux de cette femme, de nouveaux essayages, de nouvelles caresses toutes aussi subtiles.

Pendant qu’elle montrait d’une main à Clothilde, l’effet de ce modèle-là sur mes fesses, son autre main était sous la robe, entre mes cuisses, caressant la peau au-dessus des bas. Ou bien, elle insistait sur le bas de ma robe, tandis que ses doigts titillaient mon téton. Clothilde ne s’aperçut de rien, et ce n’est pas moi qui allais me plaindre de ce traitement.

Je sortis l’enveloppe de mon sac au moment de payer cette robe splendide. Clothilde fronça les sourcils en voyant autant de billets entre mes mains. Elle voulut savoir, un peu plus tard, d’où me venait cette enveloppe. Je ne disais rien, du moins, pas avant la soirée prévue. Elle lira avec surprise ce qui s’est passé lors de ce rendez-vous, dans ce blog. Ce magasin, et la propriétaire qui y officiait, je me promis de revenir y faire un tour. Juste pour le plaisir de revoir les magnifiques tenues proposées à la vente.

Et si elle me proposait de les essayer, j’en serais encore plus ravie. Sentir à nouveau ses doigts sur moi, sur ma peau. Sans témoin, cette fois-ci. J’espère sincèrement qu’elle osera des gestes interdits, que la morale réprouve, mais que j’appelais de tous mes vœux. Nous avons parcouru deux autres magasins, avec Clothilde, afin de trouver la paire d’escarpins qui se mariait le mieux avec cette robe exceptionnelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *