Cochon qui s’en dédit (12/20)

Puis, vint le moment fatidique de l’examen proprement dit. Il invita sa patiente à changer de pièce et à se mettre entièrement nue. Panique dans les yeux de Réjane. Elle ne voulait en aucun cas rester seule avec lui. Et entièrement nue, en plus. Elle m’implora du regard, une nouvelle fois. Je ne demandais pas, j’imposais.

« Je vais rester avec elle. J’espère que cela ne vous dérange pas ».

Il affirma que cela ne le dérangeait pas, tant que je n’intervenais pas. Réjane se mit nue devant moi mais à l’abri du regard du docteur. Je l’aidais à s’installer sur le fauteuil d’examen. Elle ne pouvait pas me lâcher la main. Il entra dans la salle d’examen et la regarda des pieds à la tête. Ce qu’il voyait sembla lui plaire et il commença à l’ausculter.

Elle eut droit à sa première palpation mammaire, il continua par le ventre avant de se placer à ses pieds qu’il installa dans les étriers. Réjane rougit de honte de se présenter aussi impudique devant cet homme. Je la rassurais du regard et par ma présence à ses côtés. Ce n’était rien de plus qu’un examen médical. Et c’était pour son bien-être.

Personnellement, j’avais la chance d’avoir pu en parler avec ma mère. Nous étions allées ensemble chez sa gynécologue mais elle était restée dans le bureau durant l’examen. Tout s’était passé comme aujourd’hui avec Réjane.

Elle était nue, devant moi, magnifique. Je l’avais déjà vue entièrement nue, à la douche après le sport, mais là, j’étais habillée et je pouvais l’observer, admirer son corps parfait.

Le docteur s’était assis sur un siège à roulettes et avait mis une lampe frontale, pour mieux voir. Je souris en pensant aux mineurs qui descendaient dans les mines pour en extraire les matières premières. On venait d’étudier « Germinal » de Émile Zola.

Réjane posa ma main sur sa poitrine, tout près de son cœur qui battait très fort. Son autre main, elle la glissa sous ma jupe, jusqu’à ma culotte. J’étais sidérée qu’elle ose ça, surtout en présence d’un adulte qu’elle ne connaissait pas il y a quinze minutes. Mais j’étais comblée de son geste et la laissais faire.

Tandis que le gynécologue examinait sa jeune chatte, je caressais sa poitrine, et elle avait introduit sa main dans ma culotte pour caresser mes fesses, à même la peau. Je le redis, j’étais comblée et vraiment très heureuse, mais je ne comprenais pas. Elle qui était restée si distante avec moi.

Je repensais au jour où je lui avais murmuré que je l’aimais. Ce devait être une conséquence de mon aveu. Il est très facile, pour la plupart des gens, de dire je t’aime. Souvent dans l’espoir d’un baiser, ou plus. Mais les mots ne sont rien s’ils ne sont pas accompagnés par les actes. Le fait que je sois là, près d’elle, pour elle, était une nouvelle preuve de mon attachement.

Après avoir pris sa défense devant Chloé, et autres, je lui montrais à quel point je tenais à elle. Les actions sont plus fortes que les mots. Réjane était encore jeune, mais suffisamment intelligente pour savoir que c’était vrai.

J’observais ses réactions, je savais quand le gynécologue touchait une zone sensible. Malgré les gants chirurgicaux, les mains restent froides, et surtout les ustensiles. Je pense qu’il devait être très content car l’examen dura de longues minutes. Puis, il s’éloigna à regret et lui demanda de se rhabiller.

Réjane était toute ankylosée d’être restée ainsi sans bouger. Je l’aidais à sortir ses jambes des étriers, profitant de la vue plongeante. Elle-même resta cuisses écartées pour m’offrir son intimité. Je lui remis sa culotte, son soutif. Elle finit de s’habiller seule.

Retour dans le bureau pour l’ordonnance et le règlement des honoraires. Réjane sort sa carte vitale et règle en liquide. On se retrouve ensuite dans le couloir, puis le vestibule. Nous sommes seules, elle me pousse dans un angle et m’embrasse à pleine bouche. Je dois me baisser légèrement mais j’accepte ce baiser. Ce premier baiser, qui en appellera beaucoup d’autres.

Je la raccompagne chez elle. Elle m’apprend qu’elle a fêté ses 16 ans dimanche dernier, juste avec ses parents.  Je lui dis que je trouve ça triste de fêter son anniversaire sans ses amis. Elle me confirme que, mis à part moi, personne n’aurait accepté de venir. Je savais qu’elle n’avait que très peu d’argent de poche, et qu’une bonne partie avait servi pour les honoraires.

Je n’avais pas beaucoup plus qu’elle, sauf depuis que je travaillais avec Mr Lambert. Je décidais de l’inviter au cinéma, le samedi suivant. Elle refusa, dans un premier temps, mais devant mon insistance, elle finit par accepter. Toutefois, à condition que sa mère soit d’accord. Ce qui n’était pas gagné d’avance, d’après elle.

Elle me présenta donc sa maman, une très belle femme, grande, plantureuse, mais elle avait toujours le regard triste. La vie qu’elle menait n’était pas celle qu’elle aurait voulu. Elle craignait que sa fille suive le même schéma, et cela la rendait triste.

Ce n’est bien sûr pas ce premier soir qu’elle me parla ainsi. Elle m’écouta jusqu’au bout, me posa deux questions et accepta finalement. Elle aurait préféré que je choisisse une séance l’après-midi mais elles étaient réservées pour les films d’animation, pour les enfants. Le film que nous voulions voir débutait à 20 heures. J’avais promis de rentrer aussitôt et d’appeler au moindre souci. Elle m’avait demandé mon numéro de téléphone portable.

Je n’avais pas de plan précis pour cette soirée. Juste être près d’elle, lui parler. Lui prendre la main. Le film en soi n’avait aucune importance. Au pire, j’aurais pu choisir un film d’horreur pour qu’elle se jette dans les bras. Mais je n’appréciais pas du tout ce genre de cinéma. Et je le répète, je n’avais échafaudé aucun plan. Juste une soirée entre copines.

Le seul point qui m’importait, c’était de lui payer son entrée, comme cadeau d’anniversaire. Là-dessus, je suis restée intraitable. Nous étions début Juin, il faisait chaud déjà. Je portais une jupe légère et un tee-shirt. Réjane aussi voulait sortir en jupe mais sa mère lui avait imposé un jean.

La séance commença finalement et je bougeais de droite, de gauche avant de trouver une position confortable. Nous étions dans le noir, juste l’écran renvoyait une certaine luminosité. Puis, j’attendais. J’espérais sans trop y croire. Un geste.

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